Cave In - Until Your Heart Stops

Chronique CD album (54:42)

chronique Cave In - Until Your Heart Stops

“Chronique rétrospective”… Je crois que pour les phrases qui vont suivre, ce terme restera le plus pertinent. Si vous êtes prêts, c’est parti… Bon, on commence par songer à cet excellent groupe qu’est Cave In, d’éventuellement se chanter une petite chanson sympa d’eux dans la tête et puis… de tout oublier. On remonte donc en l’an de grâce 1995, le groupe, fondé par Steve Brodsky, un ex-Converge, et un illustre inconnu (le premier chanteur très vite viré par Brodsky et sa clique) joue un hardcore violent au possible et à la pointe de ce qui se fait à l'époque. Après quatre ans de tâtonnements plus ou moins heureux (consignés dans le pas inintéressant Beyond Hypothermia), le groupe sort un premier véritable album... et quel album! D’entrée de jeu on comprend de quel bois Cave In se chauffait à l’époque. Brodsky tiens toujours le haut de la rampe tant avec sa guitare que son chant (hurlé à la mort pour l’énorme majorité de l’album). Derrière la voix de Brodsky, Caleb Scofield, l’actuelle grosse voix de Cave In, fait déjà entendre son petit bout d’organe… Et c’est à peu près tout ce que l’on retrouve du futur Cave In durant les premières pistes du disque.

 

Car pour ce qui est de la musique, point de space rock, ni de post grunge ou encore moins de stoner shoegaze à trois accords avec une fuzz à fond et des nappes de chant noyées dans la reverb. A cette époque, Les ptits gars de Boston carburaient, tout comme leur grands frères de Converge, au gros metal qui tache, et à la forme la plus bruyante et émotionnelle du hardcore moderne. Donc ça balance des gros tapis de double et des palm mute d’un coté, mais de l’autre, ça aime bien pondre des riffs tordus, à la limite d’un heavy metal tricoté et d’un noise furieux... Sans oublier de chialer un coup de temps en temps bien sûr. Oui messieurs, Cave In c’était un peu tout ça. Le son, pour arranger l’affaire, est monstrueux, bien plus efficace que la plupart des productions du genre à l’époque ( le tout signé Kurt Ballou, de Converge encore). Mais passé le rouleau compresseur des deux premières pistes on respire tout de même un peu avec des passages plus calmes, nous rappelant enfin les explorations futures des bostoniens… Mais bon, c’est plus cool d’être méchant, du coup les jolies parties aériennes de Brodsky prennent sur l’album des teintes bien plus menaçantes, malsaines et bizarre. Preuve en est sur Juggernaut, mega tube de l’album, avec ses enchainements entre du gros metal rampant et des refrains faussement innocents. On reprendra Brodsky à pousser la chansonnette sur The End of Our Rope Is a Noose, la piste suivante, et plus tard sur la chanson la plus soft de l’album, Bottom feeder. Cette dernière sera d’ailleurs la seule que le groupe jouera sur la tournée de l’album suivant (Jupiter) outre les nouvelles compos. Pour le reste des pistes du disque : violence aveugle, déferlante métal et bidouilles bruitistes et stressante. Voilà, voilà…

 

Que dire de tout ça maintenant… Et ben ça a un peu vieilli. Malgré la production irréprochable, le disque n’arrive finalement pas à la cheville d’un When Forever Comes Crashing de Converge (sorti peu avant). Les gimmicks metalcore lassent un peu, les structures alambiquées nous fichent parfois le tournis et on finit par zapper pour écouter toujours les mêmes chansons (celles dont j’ai déjà parlé ainsi que les deux dernières, ce qui fait pas mal en fait). Plus drôle encore, la bande à Brodsky, notamment le batteur, jouent à l’époque un brin au dessus de leur niveau et du coup, on peut déceler des pains mémorables (notamment dans les premières secondes du disque). Bon c’est pas que ça me fait chier mais un pain au milieu d’une super mécanique hardcore comme celle là, ça fait hors sujet. Bon après, Until Your Heart Stops reste un excellent album, ancré dans son époque et rien que pour ça on peut continuer à l’apprécier sans honte. Finalement, du hardcore comme ça, personne n’en refera jamais vraiment, du coup ça a un intérêt… Et puis ça reste très bien aussi.

photo de Swarm
le 14/09/2008

3 COMMENTAIRES

Tookie

Tookie le 14/09/2008 à 17:15:32

Aurisque de passer pour un inculte, je n'ai jamais écouté ce groupe....

sepulturastaman

sepulturastaman le 14/09/2008 à 21:17:58

Pire que toi j'aurais jamais imaginé qu'ils ont joué dans la même cour que Converge

Sam

Sam le 14/09/2008 à 21:34:37

Héhéhé Swarm, je te rejoins une fois de plus! A la vue de cette pochette mon émotion ne m'a pas trompé: ce disque m'a quand-même marqué. Je peux comprendre que celui qui écoute ce disque pour la première fois aujourd'hui n'y trouve pas grand chose de sensationnel, mais à l'époque il avait de sérieux atout! Et il est plutôt charmeur le bougre, parce que j'ai souvent envie de le mettre, mais je le zappe assez facilement pour les raison que tu décris dans ta chronique, à savoir des plans un peu plan-plan, limite caricatural. Heureusement il lui reste de sacrés moments magiques ("Juggernaut" entre-autre)

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