Cirrus Minor - Démo

En 1969, pour son troisième album Pink Floyd va répondre à une commande en réalisant la bande originale d'un film.
En 1969, Barbet Schroeder, étudiant en philosophie, va réaliser son premier long-métrage, More. Le sujet narre les aventures d'un étudiant en mathématiques qui va découvrir l'amour dans les bras d'Estelle sur l'île d'Ibiza. Le film dépeint l'ambiance lysergique des années hippies.

More, l'album, est enregistrée en huit jours et présente le groupe sous différents formats et différentes approches musicales. « Cirrus Minor » est un titre qui fait la part belle à l'orgue farsifa et aux chants d'oiseaux, un track sans percussions.

En 2013. Cirrus Minor réunit une poignée de vétérans de l'underground frenchie (Scold for Wandering, As we bleed, No Junk food, et Alceste). Des garçons qui ont connus les années 90, et qui forts d'un succès d'estime et d'une franche camaraderie remettent le couvert. Cirrus Minor se veut modeste avec ce premier effort sobrement intitulé Démo.

On retrouve les préoccupations de Pink Floyd, tout au long de cette première entrée en matière. Une modernité en plus. Si l'aspect prog – trop intellectuel – ou psyché est mis de côté, on entre de plein pied dans les arcanes du Post-Rock. Mogwai et Godspeed You ! Black emperor en figure tutélaire, davantage qu'un Tortoise ou Salaryman. Les guitares rugissent, la batterie solide et imposante se veut dominante. Assez vite, on se rend compte de la force du quintet tout occupé à bâtir un Post-Rock intelligent, façonné et déjà classique dans sa conception.

On retient cette « intro » pertinente qui rappelle forcément 1680 axial flow de No Junk Food. Le titre « 1 », le plus floydien » des 2 dégage une ambiance propre qui nous embarque. « 2 » s'inscrit dans une certaine tradition. C'est ça Cirrus Minor, un goût de l 'évidence pour attraper les émotions et les images. Une musique facile pour les gens difficiles.

On attend la suite avec impatience.

Eric D-Toorop

le 22/08/2014