City Weezle - Lysergik Tea Party

Chronique Maxi-cd / EP (34:58)

chronique City Weezle - Lysergik Tea Party

On n’y croyait plus trop. Pourtant Taboo – premier album de City Weezle, sorti en 2010 – était un excellent trait d’union « Fusion-Nawak-Funky » entre le groove du 1er Mr Bungle et les expériences improbables de Sebkha-Chott, entre la France et l’Irlande, entre les zicos de Vladimir Bozar et ceux de Whourkr. De l’extrait de concentré de folie musicale servi dans son écrin de claquements de doigts et de clins d’œil aguicheurs. Mais garder un line-up stable et motivé, ce n’est pas simple pour un groupe qui peine à remplir les stades (!) et qui (…pour résumer…) est la chose d’un seul et unique artiste: Simon « St Patrick au pays des Marcels » Fleury. D'autant plus quand votre guitariste/violoniste (Benjamin Violet) se voit proposer de venir épauler Tryo. D’où errances, doutes, pause et activités autres… Puis finalement, en 2013, Yiiiiiiii-AAAAH: retour au front via Lysergik Tea Party, EP complètement dans la continuité des Badaboumeries musicales passées. Joie des retrouvailles, et tournée de whisky générale!

 

En attendant de réunir une nouvelle équipe stable avec laquelle tourner et mettre en boîte un 2nd album plein de gouzi-gouzis de 1er choix, Simon (prononcez Saille-Monh) a donc compilé des titres inédits datant de l'époque Taboo, des reprises, du live et une compo originale, histoire de nous permettre de patienter sans trop nous ronger les ongles. Bref Lysergik Tea Party c’est du bric et du broc complètement branque et carrément pas beurk.

 

La vraie nouveauté toute-belle-toute-fraîche de l'EP est le morceau qui donne son nom à cette sortie nouvelle. Le City Weezle 2013 s'y épanouit le temps d'un long trip nostalgique au LSThé s'inscrivant dans un registre nawako-acoustico-blues-rock varié. A mi-parcours, Simon nous extirpe de l'agréable cocon où il nous avait placés pour nous titiller plus vivement les récepteurs lors d'une 2nde moitié incluant moult chœurs de sioux, du chant de muezzin cartoonesque, des solos enfumés – le tout sans jamais, il est vrai, taper dans le metôl qui tâche (Ah bon? Eh ouais!). Autre long trip bandant, « Weezle Within » dépasse les 7 minutes au volant d’un rock qui swingue méchamment, plein de leads de guitare, de violon et de saxo. Typiquement le style de compo' qui ne dénoterait pas sur un album de Step In Fluid, pour peu que les guitares prennent un peu de galbe. Tout aussi long – mais moins sexy –, « Suicide Diet » est un autre morceau datant de l’ère Taboo qui, pour le coup, est l'occasion de se rappeler que l'album avait aussi ses moments sombres, voire torturés. C’est que l’abus de lysergamides (tout comme de Maryjane) n’est pas sans risque de se taper un vieux bad trip des familles…

 

Côté bonus, City Weezle nous gâte, avec en 1er lieu, une version live et survoltée de « The Landfill », morceau jamais gravé sur bande jusqu’à ce jour, et ici interprété à la Scène Bastille en 2007 en compagnie de Sleepytime Gorilla Museum. A la clé, grosse performance Pattonienne extrême, et grosse envie pressante de voir le groupe sur les planches! Du côté des reprises, les Fleury Angels se frottent à Niagara (mmmmhh, Murielle!) en allant faire « L’Amour à la Plage » – bon petit délire, avec notamment des Ahouuu-Tchatchatcha finissant dans le growl le plus groâârguesque – puis à Pantera qui voit son « War Nerve » affublé d’un Stetson country rendant le morceau initial carrément dur à reconnaitre! Forcément, ça nous rappelle le « Fucking Hostile » malicieux de Carnival in Coal! C'est enfin au Mash(-ed Potatoes)-up « Creepy Potatoes » qu'il revient de jouer les voitures-balais. Le titre s'acquitte de sa tâche en accolant le « Hot Potatoe » et le « The Creeps » de Taboo sans vraiment les mélanger... Ce qui rend l'exercice un peu anecdotique, mais bon, why not.

 

Le temps passant, les nouvelles se faisant rares, on avait eu tendance à moins faire tourner Taboo. Lysergik Tea Party est donc la piqure de rappel idéale qui nous permet d’attendre patiemment la suite des aventures de la Fouine des Villes – même si, comme moi, on n’est  à la base pas forcément fan de thé. Allez donc tester la bête – ainsi que les opus précédents – sur le Bandcamp du groupe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Fourre-tout sympa compilant compo nouvelle, chutes de Taboo, live électrique et reprises délirantes (Niagara, et Pantera à la mode country), Lysergik Tea Party nous rappelle que City Weezle est un putain de bon groupe de fusion nawak free style – dont on attend donc impatiemment le 2e album (c’est pour cette année!).

photo de Cglaume
le 05/03/2014

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