Code Orange - Love Is Love // Return To Dust

Chronique CD album (27:13)

chronique Code Orange - Love Is Love // Return To Dust

Tout ça commençait pourtant très bien : 4 coups de baguettes et un gros riff basse saturée-batterie massive accompagné de son chant éructé, le tout assaisonné à la sauce Ken Mode, avouez que comme mise en bouche, il y a pire. Le morceau est court et finit un peu en queue de poisson. On reste sur sa faim, mais le menu ne fait que commencer et on se dit qu’il nous  reste 9 morceaux de choix pour savourer cette mixture dont on se sait friand. Mais là, surprise, le deuxième morceau tape dans une veine hardcore Crusty moderne à la Trap Them.

Ce n’est pas désagréable, alors on y goute sans broncher car, même si on a déjà connu plus racé et typé dans le genre, c’est plutôt bien fait (Encore une fois Kurt Ballou au son, un mec qui ferait sonner les Shaggs comme Mastodon). Et puis en plus, sans s’en rendre compte, c’est déjà terminé, et on retrouve le goût du sang et les odeurs marécageuses qui nous ont poussés à nous assoir à cette table. Dès lors, c’est parti pour ce qu’on imagine être une gargantuesque ripaille de Noise Sludgy qui fait le charme des livraisons du producteur local. Dans un reflexe pavlovien, on  commence à saliver. Nos babines se retroussent, c’est qu’on a les crocs. Mais c’est encore raté ; ce qui devait  se révéler le plat de résistance ne dure au final qu’une minute trente, ce qui fait peu pour poser une ambiance dans un style qui, en règle général, preeeeeeeeend son teeeeeeeeeeemps. Le tout s’enchaine, bon an mal an,  avec une nouvelle fournée de Powerviolence qui culmine à 10 secondes avant de virer sludge urbain. Et c’est parti pour 4 minutes, euh non 2 en fait…car le groupe décide de bifurquer à la moitié de la chanson, sans logique apparente, sur un partie post-rock / shoegazing des plus déstabilisantes dans ce contexte. La suite sera à l’avenant, avec  dans l’ordre, un morceau qui semble tout droit sorti d’un album d’Envy et où l’on s’attend à tout moment à entendre le chanteur y aller avec ses « yakatomiiiiii nisachitéééé », 2 minutes de Ken Mode (bis), 50 secondes de Napalm Death, 3 minutes d’Unsane, et 2 minutes de Mogwai pour un interludes post-rock, le deuxième sur un album qui compte dix titres et peine à atteindre les 27 minutes malgré un dernier morceau de 5 minutes dans cette veine rampante qui leur réussi leur mieux, morceau au final tellement abrupt qu’on en vient à se demander si le groupe n’a pas arrêté la bande lui-même pour en finir au plus vite.

Et si ce paragraphe  qui commençait comme une généreuse allégorie se termine en étalage de noms et de chiffres un peu désabusé, c’est parce c’est l’impression que donne cet album : avoir été invité à faire bombance dans une taverne sombre et se retrouver à gouter des échantillons-test à la paille sous un néon.  Pourtant,  le groupe  démontre des qualités indéniables sur les morceaux de noise plombée qui constituent le maigre cœur du disque mais n’exploite que trop peu ces éléments (morceaux trop courts pour le style et trop peu nombreux), rajoutant à la frustration.  Alors,  on commence à se demander, mauvais comme on est, si les jeunots de Code Orange Kids ne se sont pas un peu trop précipités pour sortir leur premier LP, s’ils ne sont pas arrivés en studio avec 4 morceaux et demi, acculés par des délais de réservations de studio. En bref, s’ils  n’ont pas dû trousser le reste du disque en vitesse afin de pouvoir rendre à Jacob quelque chose que l’on pouvait décemment appeler un album, soit 10 titres pour 27 minutes pour un résultat décousu et inégal.  On pourra toujours opposer à cela leur jeune âge (18 ans de moyenne) et le parcours fulgurant du groupe (4 ans d’existence, une flopée de EP et cet album sur Deathwish) mais c’est la musique qui nous intéresse ici pas les considérations de bloggeurs qui s’extasient devant la précocité du combo.

photo de Crousti boy
le 21/12/2012

2 COMMENTAIRES

pidji

pidji le 21/12/2012 à 09:46:43

Le premier titre sur la toile annonçait un album énorme en effet ; là c'est un peu trop décousu finalement, le pêché de jeunesse je pense.

daminoux

daminoux le 21/12/2012 à 13:18:10

Album plaisant varié ... mais ils partent dans plein de direction..... le morceau issue de clip est vraiment excellent qui navigué entre le hardcore a la trash talk et le hardcore chaotique... mais à trop vouloir mettre des choses dans navire celui-ci coule... peux etre une erreur de jeunesse...

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