Compilation - Combat Nasal vol.8

Chronique mp3 (1:15:27)

chronique Compilation - Combat Nasal vol.8

Je serai franc avec vous (même si ça fait un peu rétrograde dans la zone euro): il aura fallu 8 volumes et 2 ans et demi (grosso naseaux) pour que – Ciel, serait-ils faillibles? – je sois déçu par les 3-4 premières écoutes d'un épisode de la saga compilatoire distributrice de bourre-pif. C’est que contrairement à ses grands frères, celui-ci ne renferme pas vraiment de ces OVNIs qui atterrissent sans crier gare sur votre pelouse auriculaire en cramant vos parterres de neurones en même temps que le teckel de la voisine. Pas de Toehider à l’horizon, ni de Seth.ECT, de BaK ou encore de Fake Idyll. Bah alors? C’est qu'à chaque nouvelle sortie de ce best of de l’underground, on s’était habitué aux apparitions célestes et autres révélations divines... Combat Nasal, crénom, c'est censé envoyer du Lourdes (!).

Alors quoi, la flamme commencerait-elle à vaciller? Ou serait-ce la précipitation – ce « Volume de la Fin du Monde » (puisque sorti le 21/12/2012, date présumée du Mayarmageddon) étant sorti seulement 2 mois après son prédécesseur…?

 

Eh oui, l'auditeur est comme ça: t’as beau lui refiler gratos du premier choix pendant des années, pas un remerciement. Au lieu de ça, ça râle, c'est exigeant, sévère, sans pitié pour les croissants! Un nouveau Combat Nasal vous dites? Eh bien on veut des miracles nous autres! Allez messieurs Mazak et Strobl, on attend: multipliez donc les pains, ressuscitez les morts, dénichez de nouveau génies dans les recoins obscurs du web... Etonnez-nous quoi! Et puis tiens pendant que vous y êtes: obtenez aussi de Christine Boutin qu’elle devienne l’égérie libertine du Hellfest…. Allez: exécution!

 

Oui, bon, forcément, ce n’est pas si facile, on s'en doute. Tout dépend de la matière première, et en l’occurrence de la nature des combos révélés par le tamis de nos chercheurs d’or. Il se trouve justement que pour cette nouvelle cuvée, Mère Underground a laissé filtrer en priorité des groupes de death, de metal moderne et de schmurtz-core... Comme souvent, oui, en effet: en même temps on ne se refait pas hein! Mais ce coup-ci, pas de nawakeries improbables, ni de tubes insolemment immédiats... Beuuuh?

 

Ce qui ne nous empêche pas de faire encore une fois de bien belles découvertes. 7 d’ailleurs, si l’on se fie à l’écran du lapinjaunomètre. En commençant par l’habile mélange death brutal / galipettes modernes / darkeries mélodiques de Vimana – le seul hic de « Fire is Born » étant d’être un poil longuet. Puis en embrayant sur le death / thrash moderne de Replacire, qui semblerait presque – putain c’est bluffant! – compter en ses rangs Julien de Psykup / Manimal, tant ces quelques cris aigus éraillés nous rappellent sa touche très particulière. La pêche continue à être bonne avec DXS qui propose une version « génération djent » de ce qu’Into Eternity avait l’habitude de sortir à la grande époque. La baffe suivante vient de Havenless dont l’excellent heavy-black hippie donne envie d’invoquer l’esprit de Diabolical Masquerade lors d’une séance de spiritisme bucolique autour d’un feu de camp. Côté Sinate, on est beaucoup moins zen, et si on tartine un peu de confiture black en intro et en outro de « The Black Death », et qu’on manie la mélodie et les guitares avec goût, c’est surtout pour tromper l’ennemi et lui coller de grosses mandales death... Vous avez bien compté, il reste encore 2 gros poissons dans nos filets, y compris le plus catchy d'entre tous, Almøst Human, dont le « Nørmøsis » est un putain de tube qui mélange groove metal, djent-coreries, world music et refrain d’jeune à tomber par terre (bordel: « What about the reeest of uuuuus? »). Dernière pépite, « Flex Ov The Elephants » essaie tout d’abord de nous faire croire que Pottin est un groupe de tech-stoner-fumette – d’autant que leur chanteur a une voix rugueuse qui tranche salement avec l’orfèvrerie guitaristique à l’œuvre... Alors qu'en fait, le groupe brille dans la pratique d'une sorte de djent progressif hyper mélodique, extrêmement brillant et pas mal arrosé de substances qui font rire. Ouawh!

 

Putain, 7 super morceaux quand même… Alors, de quoi ils se plaignent les Jean-Pierre Bacri du web là?

 

Eh bien peut-être de la « simple » bonne tenue du reste, où l’efficacité prime sur l’originalité et la personnalité. Quoique je vois encore dans le tas 2 groupes à la patte bien particulières, mais qui évoluent malheureusement dans des registres assez peu cglaume-friendly. Scenery tout d’abord, qui fait dans le tortillon technique, vicieux et constamment inconfortable, entre un Voivod nauséeux et un Ebony Lake plus tordu que gothique – bordel ‘faudrait être maso’ pour se mettre ça au petit dej’! Et Imber Luminis, à qui nos 2 joyeux compilateurs ont confié le volant de la voiture-balais, et qui nous laisse donc tout penaud dans notre caleçon, l’explosion libératrice finale étant remplacée par une ode au cisaillage des veines à la quadruple lame Gillette Sensor.

 

Certains auront pu croire que l’apocalypse allait nous priver de dinde aux marrons. Certains auront également pu croire, au terme de premières écoutes peu attentives, que le soufflé nasal était retombé. Oui mais non. Faites donc le bilan: 7 super groupes sur 16, plus un peloton quand même pas cradingue, ça vaut largement les 0 euros qu’on vous demande de débourser, non? Allez, foin de bouderie, on télécharge, on écoute, et on prend des notes!

 

 

 

 

 

La chronique, version courte:  OK, ce volume 8 de Combat Nasal ne nous loge pas direct’ de nouvelles pépites exceptionnelles et improbables dans le coin de la caboche. Ce coup-ci, la pèche nécessite plus de tri et de patience. Mais bordel: on vous promet au moins une grosse demi-douzaine de bonnes claques bien vivifiantes! Alors quoi, on hésite encore?

photo de Cglaume
le 15/02/2013

2 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 15/02/2013 à 21:37:57

Un point par "'super morceaux", logique ta note.
En plus, chroniquer du "Combat Nasal" en plein hiver, ça c'est choucard !!

cglaume

cglaume le 15/02/2013 à 21:48:03

C'est de la chronique hiverno-cartésienne :)

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