Crippled Black Phoenix - A Love Of Shared Disasters

Chronique CD album (01:16:56)

chronique Crippled Black Phoenix - A Love Of Shared Disasters

Ambiances crépusculaires, et chants de marins possédés accompagnés par le bruit de la mer en guise d'ouverture pour cet album, pour ce voyage quasi spirituel et musical de plus d'une heure. Suit après une ballade, douce et mélancolique, où folk et post-rock cohabitent allègrement aux grès d'un accordéon guidant le tout.

 

Pourtant, en ce début d'album très calme, il est difficile de se douter que ce dernier est l'œuvre de membres d'Electric Wizard ou d'Esoteric (groupes doom/stoner anglais par excellence) et de Dominic Aitchison, tête pensante de Mogwaï. Le tout étant placé sous la houlette de Geoff Barrow qui produit ça en attendant d'enregistrer le prochain Portishead…peut être. Ce groupe, side-project quasi permanent, composé de neuf têtes va propager à travers ce A Love Of Shared Disasters une palette de sentiments mélancoliques aux sons de titres post-rock aériens et de douces complaintes folk.

 

A la vue du line-up pourtant, il était difficile de concevoir qu'un tel album pouvait naître. Et le but principal de cet album réside là, surprendre tout d'abord l'auditeur, puis le charmer pour mieux le convaincre de la qualité de cet album.

 

Objet musical difficilement identifiable, la musique composée par ce phœnix noir boiteux est un gros "faux-bazar" ordonné où se côtoient post-rock planant, et folk improbable dans un contexte intimiste. Les guitares acoustiques se frottent à un piano désaccordé et à des violons, mais surtout, au dessus de tout cet enchevêtrement musical plane cette ambiance crépusculaire et lourdement mélancolique. Les compos sont spécialement hypnotisantes, jouant souvent avec le contraste entre passages très calmes et mélodies plus intenses. Musicalement, on est pas loin d'un Godspeed ! You Black Emperor mais en plus soporifique sur les bords.

 

Car malheureusement, grand nombre de morceaux manquent d'intensité et on finit par légèrement perdre le cap pour finalement se noyer dans cette grande mer musicale. On perçoit les émotions, mais elles sont toujours réfrénées, et l'ambiance finit par devenir glaciale, malgré une qualité de composition et d'interprétation digne des membres du groupe et de leurs origines.

 

Après plusieurs écoutes, ce A Love Of Shared Disasters se révèle gentiment ennuyeux. Avec un tel line-up on aurait été en droit de s'attendre à quelque chose de plus intense et de plus explosif. On obtient là un album avec de très bons passages, mais relativement difficile à appréhender vue sa longueur et le léger ennui qu'il peut susciter à la longue.

photo de DreamBrother
le 16/07/2007

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