Destierro - Örlog

Chronique mp3

chronique Destierro - Örlog

Et si l'Espagne était la nouvelle terre promise du Crust, après la Suède ?

Une sorte d'Eldorado du bruit où les énervés rentreraient en croisade contre le capitalisme et patatipatata.

 

C'est apparemment ce que semblent croire les basques de Destierro.

Formé en 2005 avec des membres passés ou présents de Hongo, cSL´S3, Crickbat, Represión, Freaknation ou Justice Department, Destierro n'a eu qu'une discographie sporadique mais Örlog constitue bel et bien un bon gros pavé lancé en pleine tronche d'un membre de la Guardia Civil.

 

Influencé par les poids lourds que sont Tragedy, From Ashes Rise ou Wolfbrigade, ce trio barbu habillé de noir pratique un Crust assez éloigné des figures de proue locales qu'étaient Ekkaia ou Madame Germen.

Plus frontal dans son approche, Destierro fait en effet office de challenger sacrément burné. L'introduction de l'album annonçait pourtant un Crust moderne de pleurnichard aux velléités dramatiques. Le pochette particulièrement soignée, osons le dire carrément chiadée et représentant les trois Nornes, augurait également d'un groupe pétri d'inspirations émotionnellement.... pénibles.

 

Mais ne te fourvoie pas mon bon keupon car Destierro n'a qu'une seule ambition, celle de faire parler la poudre. Une poudre noire et grasse qui colle au nez et qui, se drapant parfois d'atours mélodiques, balance la majeur partie du temps un Punk clouté intense, maculé de glaviots et bercé de rancune.

Alors certes, les compos ne sont pas réellement variées et ont tendance chacune à ressembler un poil à leur copine de tranchée mais quand les obus pleuvent, mieux vaut éviter de faire sa mijaurée.

 

Très sombres, les ambiance de Örlog sont également particulièrement menaçantes principalement à cause d'un chant barbare et hurlé à se faire péter un anévrisme et à un son de basse épais et très présent comme une bête sanguinaire grondant dans la pénombre. A trois, les Basques parviennent à dresser un mur de son sauvage en réduisant les artifices au minimum.

 

Là où les Espagnols font dans le peu commun, c'est dans le fil conducteur de l'album lui donnant son titre et venu de la mythologie germano-scandinave.

En effet, la particularité de la religion de Hants et de Sven se situe dans le fait qu’elle se base sur le sacré du Multivers (univers composé de plusieurs mondes), sacré matérialisé par le Destin collectif et individuel : l’Örlog .

Toutes les paroles des chansons de l'album suivent donc une sorte de calendrier (de la naissance à la mort) qui décrit comment un être humain interagit et affecte tout ce qui est l'entoure et la manière dont l'humanité est en train de détruire son cadre de vie à cause de son égoïsme.

Mais au bout du compte, le genre humain  est voué à disparaître devant le principe premier du Multivers : la Vie.

 

Associant un fond réfléchi à une forme sans compromis, Destierro mérite amplement de soulever l'intérêt des amateurs de musique brutale, sincère et anti-commerciale car que le groupe a la générosité de mettre son album en téléchargement libre sur son bandcamp.

 

photo de Crom-Cruach
le 07/08/2013

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