Dezes - Permis De Détruire

Chronique Vinyle 12" (47:00)

chronique Dezes - Permis De Détruire

On en apprend tous les jours.

 

En effet, savez-vous que les habitants de Guingamp s’appellent les Guingampais ? Oui ? Okay question suivante... Savez-vous que la France est un sacré creuset de Punk ? Oui ? Mazette mais vous êtes sacrément cultivés, par Belles Et But !

Alors une colle pour vous : pourquoi la Bretagne est-elle une région plus propice que les autres concernant le rock à crête ? Vous connaissez la réponse ? Alors expliquez-moi. Loin de moins l'idée de décortiquer ce phénomène aussi mystérieux que le succès populaire des comédies franchouillardes à la con et accordons-nous sur le fait que les gars de Dezes ne sont pas des jeunes premiers.

Les Bretons de Dezes existent, en tant qu'entité musicale bien sûr, depuis 2004 et Permis de Détruire est leur troisième album. Si vous le savez c'est que vous êtes fan absolu voir un intégriste du combo ou un membre du groupe lui-même et là, l’objectivité n'est plus de mise.

 

Ça tombe pas mal, en réalité, car moi et l'objectivité musicale ça fait treize. Je ne ferais donc preuve d'aucune once de mansuétude concernant la plaque concernée ici.

 

De gros riffs bien primaires nous accueillent dès le début du premier morceau glorifiant la scène bretonne. Un petit ego-trip en début d'album ne fait pas de mal. La preuve, pas mal de formations ne font que ça. Le chant se fait double, sans compter les chœurs de binouzes énervées en soutien. En français, s'il vous plaît, une chose suffisamment rare pour être soulignée. Le premier morceau a le mérite de poser l'ambiance de la galette : ce sera du Punk en mode alterno des familles.

 

Dezes prend apparemment un soin particulier à pondre ses textes engagés, galvaudés dirons certains déçus par les dernières élections. Faut pas voter, vous ne serez pas frustrés.

L'impression bordélique contenue dans l'alternance des vocaux s'estompent à mesure que les titres défilent et que l'ambiance gentiment insurrectionnelle nous colle le sourire .

La rythmique ne se prend jamais les pieds dans le tapis même si elle reste limitée dans ses prises de risque. J'aurais préféré un peu plus de violence gratuite mais le D-Beat n'est pas forcément un impératif (quoique...). Car quand le tempo s'emballe un poil, comme sur "Jeune Recrue", Dezes défouraille pas mal.

 

La Oï ! s'invitent, par contre, de façon régulière dès le troisième titre. Nous ne sommes donc pas dans le paradis de la nuance et des compos torturées, c'est évident et ça fait du bien.

 

Fidèle à une certaines idées du Punk hexagonal, Dezes impose un son modeste mais efficace. Fans des sorties de Mass Prod, vieux punk dégarni (quand il n'y a plus de cheveux devant, pour faire la crête, c'est pas marrant), jeune crétin passant son temps au zinc des concerts à cinq euros, Permis de Détruire est une galette pour vous. Elle pourra accompagner, ainsi, un sympathique renard sur le tapis de vot' pote intoxiqué, écoutant en boucle la blague belge Stromae.

photo de Crom-Cruach
le 08/08/2014

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