Dirge - Hyperion

Chronique Vinyle 12" (01:15:37)

chronique Dirge - Hyperion

Un jour, il faudra expliquer aux générations futures le statut -d'éternel outsider- bien différent de celui -d'éternel second-. Pour celui- ci, il faut prendre en compte une référence cycliste bien connue. Poulidor, tout le monde connaît Poupou, peu de personnes se souvienne de son palmarès, mais bien de sa bouille. À l'inverse, on ne sait que peu de choses sur Dirge, on retient 3 albums impeccables dont il est encore difficile d'en définir tous les contours depuis leurs parutions. Et Hyperion qui nous occupe, n'arrangera rien à l'affaire.

 

Il est de même pour l'outsider et l'art brut. L'impression figurative de la pochette renforce d'ailleurs ce point de vue. Puisqu'on parle de traces culturelles, il y'a peu de choses de voir gravé dans la peau, un logo ou une pochette du groupe. Quand l'absurde de l'indifférence se mêle au flash de l'immédiateté. Car oui, leur musique est toujours reconnaissable. Si cette pochette réalisée par Axël Krillof, évoque pour certains quelques traînées de sang séché, elle ne dira rien à la plupart.

Peut-être une explication pour ce désagréable oubli qui poursuit le groupe.

 

Hyperion serait donc le soleil au zénith, dans la mythologie grecque, celui qui est au dessus. Il représente le feu du soleil. À nouveau, le groupe semble se perdre et perdre par la même occasion les auditeurs. Hyperion n'est pas leur album le plus puissant. Non, cette nouvelle pièce maîtresse regorge de lumières, de mélodies et de mélancolie. Cet album serait donc -au dessus- !

« Venus Claws » est censé nous éclairer, il n'en est rien. Hyperion est un gros morceaux qui s'écoute d'une seule traite, qui ne s'évacue pas lorsque l'on débranche.

 

Dans le milieu des années soixante, des étudiants et professeurs d'art de Chicago découvrent l’œuvre de Joseph Yoakum, un artiste de cirque qui sur la fin de sa vie réalisera des dessins perturbants, représentant des paysages imaginaires. Il deviendra après sa mort en 1972, un des fleurons de l'art brut. Dirge personnifie la mise en musique de ces dessins. Une musique qui s'annonce -au-dessus-de- et qui pourtant est bien en nous. L'outsider est celui qui fournit de très bons résultats et pourtant qui ne fait pas partie des favoris.

 

Sur Hyperion, le propos Post-Metal/Post-HxC se décline pour la première fois en mesures progressives. Au point que les amateurs des grandes envolées un peu alambiquées pourront y trouver leur bonheur. Le magistral « Circumpolaris » emmène bien l'auditeur dans les contrées battues par le groupe depuis tant d'années. L'à-tenant prog se manifeste par la suite.

 

À l'instar de [P.U.T], Dirge nous promène dans son monde bien à lui avec ses morts, ses vivants, ses angoisses et ses lumières dans une nouvel acte de bravoure.

GRAND.

photo de Eric D-Toorop
le 26/06/2014

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