Dirge - Wings Of Lead Over Dormant Seas

Chronique CD album (02:01:27)

chronique Dirge - Wings Of Lead Over Dormant Seas

Trois ans. Ca fait déjà 3 ans qu'est sorti le magnifique « And Shall the Sky Descend » (qui était déjà la troisième production du groupe); une découverte pour beaucoup, un bijou sludge en tout cas, d'un groupe à la lenteur toute minutieuse et à la profondeur abyssale d'où on ne réchappe pas. La qualité de ce groupe parisien étant, en plus, affirmée par leur prestations scèniques (cf. leur première partie hypnotique de Cult of Luna en mai l'année dernière), on ne pouvait que trépigner d'impatience en attendant la sortie de ce « Wings of Lead Over Dormant Seas », quatrième LP d'un groupe atypique, entier et possédé.

 

Précisons, tout d'abord, que cet album est divisé en deux parties: la première est constituée de 5 titres et la deuxième est un CD d'un seul titre d'une heure environ. Et autant dire que, pour ceux qui avaient accroché à « And Shall the Sky Descent » on est pas dépaysé: ça reste lourd, lent et ça progresse toujours aussi doucement au gré des répétitions de cycles; la clé de voûte de ce que constitue Dirge. Toujours, également, ces égarements noise/bruitistes (le passage à la moitié de 'Meridian') où l'on pose une nouvelle ambiance pour mieux repartir sous les incantations de cette voix du monstre pachydermique qu'est Dirge. Pour les fans inconditionnels de l'album précédent, il est bon de préciser, cependant, que le groupe a « légèrement » mis de l'eau dans son vin; quelques petits passages qui, tout en restant dans la lourdeur sludgesque, pourraient faire penser à une approche des riffs proche d'un ISIS dans l'aspect aérien ('End Infinite') ou même Red Sparowes (le début de 'Epicentre') là où son prédecesseur nous ramenait plus à une pensée neurosienne glauquissime. Evidemment, il n'est pas du tout question de revirement post-rock mou du gland ici, comme ça devient un peu trop souvent le cas ces temps-ci, mais juste d'exploration musicale un peu plus poussée chez nos frenchies. Car d'inspiration ils n'en manquent certainement pas pour nous faire vivre une expérience quasi spatiale, là où aucun autre bruit ne viendrait parasiter l'univers dans lequel ils nous font entrer. Et comme s'il n'insufflait pas assez de dimension hypnotique dans ses titres, le groupe nous balance, pour terminer, un 'Nulle Part' quasiment épique où on se permet même d'arrêter les cris pendant un instant. Il ne nous reste maintenant plus qu'à imaginer le montage vidéo qui servira de squelette à cette bande sonore de chair et de sang, car, même si ce WOLODS demeure un poil moins oppressant, il ouvre des portes sur ce qu'est capable d'accomplir un groupe aussi atypique et foncièrement honnête qu'est Dirge.

 

Je ne m'étendrai pas trop en ce qui concerne le deuxième CD (ce serait trop long...) et son titre d'une heure: magistral, beau, étoffé de pleins de nappes et d'instruments, expérimental, électro, tout ça à la fois – mais toujours aussi prenant et hypnotique. Une Expérience unique. On pourrait voir ça comme une sorte de « titre concept » bâti autour d'un riff récurrent qu'on aurait décliné sous différents angles en y amenant des sons différents, des ambiances différentes. Intéressant et osé. Chapeau les mecs.

photo de Mat(taw)
le 08/10/2007

3 COMMENTAIRES

Pidji

Pidji le 09/10/2007 à 10:24:21

Enorme cet album, rien que le premier titre de 19 minutes vaut son pesant d'or

(((viking jazz)))

(((viking jazz))) le 11/10/2007 à 14:42:43

mon prochain ahat sans aucuns doutes tant j'ai apprécié "And shall..."

Geoff FtBsTrD

Geoff FtBsTrD le 03/08/2011 à 13:20:30

Superbe objet, superbe moment...

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