Dishammer - Vintage Addiction

Chronique CD album (29:08)

chronique Dishammer - Vintage Addiction

Les deux escrocs que sont Fenriz et Nocturno Culto ne sont pas les seuls à aimer les unions contre nature entre le Hard Rock patiné par les ans et le Punk le plus crasseux. En témoignent les Espagnols de Dishammer dont le patronyme mélange allègrement les noms de deux groupes cultes : Discharge et Hellhammer. Pour que les influences de ces grands malades soient exhaustives, il ne faut surtout pas oublié le vieux Motörhead, autres rares icônes que respectent les Ibères.

 

Le pochette, déjà passablement glauque, est un monument de bon goût quand on considère l'arrière du livret du CD ou ses photos intérieures. Entre deux images hautement EVIL et une fille prise en levrette, on trouve un Kerry King jouant du biniou dans un photo montage rigolo.

Les treize commandements de Dishammer, entre autres débilités, reconnaissent Tura Satana comme seule déesse, mère, sœur et amante. Je rappelle pour votre culture que la « charmante » Tura Satana était une gogo danseuse et actrice américaine née au Japon et surtout connue pour son rôle de Varla dans « Faster, Pussycat ! Kill ! Kill ! » de Russ Meyer. Voilà pour les accusations de machisme de bas étage que certains ne manqueront pas de proférer en contemplant l'artwork de Vintage Addiction.

Nous nous trouvons donc bien face à une bande de potaches à l'humour régressif mais parfaitement assumé et réjouissant. Des résidus de fausses couches venus de l'Enfer pour faire bouillir votre sang avec un taux maximum de radiation et vous perturbez l'esprit par la vision de films de sexploitation ou de pornos 70's, tout en vous asseyant sur du verre pilé juste pour vous entendre hurler.

 

Empestant la mauvaise vinasse et le stupre, Dishammer délivre un petit joyau crasseux à prendre au 36ème degré à l'instar des quatre derniers albums des deux bouffons nordiques déjà évoqués au début de cette chronique. Mais là où Darkthrone n'arrive qu'à être pénible voir passablement ridicule, Dishammer envoie une rafale de douze uppercuts très distrayants joués en rythme D-Beat et ponctués par un chant sentant le vieux BM de la cave. La dextérité du bassiste, plaçant quelques sérieuses accélérations, est de plus tout à fait respectable. Le son se veut évidemment bien sale mais pas au point d'être inaudible, juste fidèle à la scène Crust dans toute sa répugnante splendeur.

La bande de Lemmy est officiellement invitée, que dis-je, invoquée dans le dernier morceau de la plaque,qui donne son nom à l'album. Hommage absolument pas déguisé mais véritablement sincère qui ne sent pas l'opportunisme à deux balles de qui vous savez.

 

Dishammer représente vraiment une certaine idée de la résistance de l'underground face à la dictature du bon goût, du sérieux et du son en plastoc. Deux ans après Vintage addiction, les Espagnols confirmeront leur formule avec le Ep Under The Sign Of The D-Beat Mark très véloce également.

Sans prise de tête, Dishammer baise, pète, picole, rote et sacrifie des chèvres les nuits de pleine lune. Des passions parfaitement respectables et qui grandissent l'être humain dans toute son entièreté en définitif.

 

 

 

 

 

 

 

photo de Crom-Cruach
le 12/05/2013

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