Doberman [crew] - Le grand soir

Chronique CD album (48:28)

chronique Doberman [crew] - Le grand soir

 

Et bien ça fait plaisir !
Si je n'avais que très moyennement adhéré au premier album des lyonnais du Doberman [crew] celui-là n'a pas eu besoin de beaucoup d'écoutes pour être approuvé.
 
Le style du groupe n'a pas foncièrement changé, mais il y a eu une grande évolution à commencer par l'écriture des paroles. Tout en conservant son côté énervé, tout en continuant la transmission d'un message social et politisé, il y a eu un véritable effort afin de se détacher de ce premier album au vocabulaire pauvre.
Cette fois, outre "Lettres aux fusillés" dont le texte était un peu pré-mâché, les mots sont choisis, toujours directs mais la construction est plus intéressante bien que subsistent quelques facilités...plutôt rares : Il y a la tentative "rap" sur "Retour de la monnaie Part I" un peu "cheap" sur le sample qui amène par contre une 2e partie beaucoup plus épique.
On notera juste que l'anglais sur "Civil war" nous fait regretter les paroles en français (aussi bien pour la plume que l'accent).
 
Pour la question musicale on savait les musiciens capables techniquement. 
Le chanteur continue dans ses multiples registres entre rock, métal, rap avec une certaine réussite : le discours est toujours dit avec autant de conviction, mais le rendu est meilleur grâce aux lignes de chants bien choisies et rentre-dedans ("Walk or die").
 
C'est peut-être con et cliché à dire, mais Doberman [crew] a vraiment gagné en maturité. On savait le groupe prenait plaisir à lorgner sur l'indus voire l'électro en incluant quelques bidouillages (en proposant même un excellent remix de "Funambule" signé Dr Will), on savait aussi qu'il aimait passer d'un style à un autre (les influences Tagada Jones / Lofofora sont toujours présentes...surtout dans les rythmiques).
On découvre également un groupe inspiré, dont le riffing est plus intéressant, plus personnel...("Ouais")
Avec du recul, on observe même un groupe qui s'amuse à traficoter des structures qui oscillent entre l'efficacité de la simplicité et les petits boulversements déstabilisants. Rien de renversant non plus, prime à l'efficacité, mais les 48 minutes défilent si vite qu'il n'y a pas à tortiller : "Le grand soir" est un bon album.
photo de Tookie
le 14/09/2012

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