Doctor Livingstone - Contemptus Saeculi

Chronique CD album

chronique Doctor Livingstone - Contemptus Saeculi

Nanti d'un line-up désormais stable, les frappadingues de Doctor Livingstone ont accouché, cette année, du successeur de Notes du Paradis - Whoop Whoop Whee Whee, sorti en 2008, et chroniqué sur vote webzine préféré.

 

Évoluant jusqu'ici dans un HxC convergien bien barré, selon les dires de mes confrères, les Français complexifient encore l'affaire, ici, côté influences. Ouvrez alors vos yeux exorbités et injectés devant cette fête foraine de l'absurde macabre mais surtout vos oreilles car vous allez déguster des vertes et des pas mures.

 

Car au premier abord, le côté HxC ne saute pas aux oreilles sur Contemptus Saeculi.

"Starting The Fire" blaste en effet directement et c'est la folie furieuse du BM qui est invoqué en premier lieu. Rien d'étonnant quand on examine le pedigree des bâtards galeux composant le groupe. Renseignez-vous, prenez-vous en main, ça fait du bien.

Mué par une liberté totale de composition, Doctor Livingstone se moque apparemment des étiquettes : BM goguenard, Post-Mathcore scarifié, Punk toxicoremanié, Stoner à la bonne heure, tout se télescope, se bouscule et joue des coudes pour nous désarçonner et nous piétiner. Mais cette démence contagieuse imprègne toute la galette en demeurant d'une cohérence sans faille. La ligne de mire reste ainsi tenue jusqu'au bout, la violence est omniprésente, la dinguerie, une thérapie. Très vite, on se rend compte que l’ambiance barbare de la horde se teinte d'un second degré inquiétant.

Le chant est en premier lieu un atout de première bourre concernant la gaudriole lugubre. Il se fait souvent hurlé et parfois baragouiné de façon la plus caricaturale possible pour faire le gros méchant ("He Beneath The Scenery"). On touche parfois le grotesque total dans certain chœurs ("Marked by the Whip, Pt. 3") ou le gothico-ridiculo-émo-baltringo, ailleurs. Les barrissements se rapprochent parfois de trucs à la Stéph Bessac comme sur un "From The Bottom To The Grounds".

Je le précise encore une fois, la maîtrise du sujet évite le côté foutraque et pas loin du pénible qui m'insupporte le plus souvent avec la musique non sclérosée, en plaque.

La guitare et la rythmique suivent cette dynamique moitié camisole moitié chapelle des horreurs, variant leurs vices sans les vicissitudes d'une randonnée pour les nuls, paumés, la carte topo oubliée au refuge, dans le cul d'une marmotte. Le batteur abat ainsi son jeu de façon à la fois originale et puissante, un petit régal cataclysmique.

 

Rendant hommage ou plus probablement se moquant, par son patronyme, du géographe/médecin/anti-escalavagiste écossais (mais évangélisateur forcené), les Français parcourent des contrées sauvages, irritent parfois comme les piqûres d’une mouche tsé-tsé, nous dissèque les pavillons avec un malin plaisir, mais surtout nous prennent en missionnaire, à la brutal.

photo de Crom-Cruach
le 12/05/2014

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