Dupek - EP

Chronique Maxi-cd / EP (29:58)

chronique Dupek - EP

Le noise rock, une véritable institution par chez nous à l’époque. Douce époque où un bon riff était forcément dissonant, où un bon rythme était forcément cisaillé saccadé… Une époque où le son grattait, grésillait, sentait bon la sueur et la lampe chaude. Une époque bénite, un peu oubliée. Mais on dira ce que l’on voudra, ça restera toujours cool de jouer sur une basse saturée, les jambes écartées, portant un T-shirt No Means No sale d’au moins trois jours. Peu importe la mode, y a des choses qui changent pas, ou qui ne devraient jamais changer.

 

Bon, après, je sais pas si les gars de Dupek sont des vieux briscards décidés à reprendre les armes ou des jeunes tombés par erreurs sur les disques de leur grand frère (vu les photos du groupe, j’opterai pour la première solution), mais en tout cas, eux aussi ils l’aiment cette époque. Ils l’aiment d’ailleurs tant que l’on pourrait aisément croire que leur EP autoproduit a 15 piges (le son de l’enregistrement n’y est pas pour rien). On pourrait presque penser que tout ça n’est qu’un simple hommage mais que nenni ! Non contents d’avoir plus d’une décennie de retard au compteur, les Chalonnais se payent le luxe d’écrire des chansons vraiment cool (désolé y a pas d’autres mots). Ça nous rappelle les premiers Sonic Youth, Fugazi, voire des trucs plus énervés à la Amphétamine Reptile. Avec sa basse en avant, ses voix répétitives, ses rythmiques tantôt punk, tantôt hardcore et ses guitares tordues, Dupek, s’inscrit vraiment dans cette mouvance mais ne se contente pas de faire le bon élève. En effet, ça sait écrire des jolies chansons, pleines de petites dissonances troublantes et de refrains entêtants scandés avec tout le non-talent des chanteurs du genre (mais putain, ici encore, c’est cool de pas savoir chanter, bordel !). Mais ça se débrouille pas trop mal non plus quand il s’agit de tabasser un peu plus, de gueuler un bon coup et de laisser enfin le poignet gratter toutes les cordes en même temps. Toujours tendue, vicieuse, tiraillée entre la nonchalance et l’urgence, la musique de Dupek est non seulement empreinte d’une certaine nostalgie mais sans pour autant oublier de faire des vraies chansons qui restent longtemps dans la tête et nous poussent à appuyer encore sur le bouton Play. Tout ça me donne une envie folle de voir les lascars en concert puisqu’on en parle… et de me repasser un petit Condense ou un Portobello Bones dans la foulée.

photo de Swarm
le 24/05/2008

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