Dyscarnate - And So It Came To Pass

Chronique CD album (38:02)

chronique Dyscarnate - And So It Came To Pass

Chacun a ses périodes d’errance musicale, ces moments où on a l’impression que nos genres musicaux de prédilection tournent en rond… On a l’impression d’avoir fait le tour de la question et la flamme qui nous animait s’affaiblit. Je dois sûrement traverser ce genre de passade envers le Death metal, on est saturé de formations dans lesquelles il est difficile de trier le bon du mauvais, je suis donc un blasé du Death metal !

Mais c’est au moment où je commence doucement à détourner mon regard que, tel le berger rappelant ses moutons, Dyscarnate nous envoie une déflagration de Death metal depuis les rives de son Angleterre natale. En à peine 40 minutes, ce trio nous rappelle pourquoi nous aimons le Death metal !

 

And So It Came To Pass est un bloc compact d’un Death metal surplombé, bourré aux stéroïdes, libérant une puissance d’impact dominatrice qui ne permettra aucune résistance. Dyscarnate nous avait mis en garde avec leur premier album sorti en 2010, celui-ci était déjà sacrément couillu, mais sa sortie était restée trop discrète… Ici, le groupe reprend la même recette avec une prod’ similaire (album enregistré dans le même studio) mais un poil plus ample. Dyscarnate balance un groove d’une violence digne des grandes heures de Dying Fetus. Le batteur est le moteur de cette machine écrasante, il pose la base de l’engrenage avec des déferlantes de break au feeling impeccable, son jeu offre non seulement une réelle diversité rythmique mais dégage également une force de frappe qui file direct dans les tripes ! Ne serait-ce que rythmiquement, on ne peut pas se faire chier.

Le style peut rappeler du Misery Index dans l’esprit en mêlant les tempi qui frôlent le Grind avec des ralentissements mid-tempo titanesque (« The Promethean », « Grinding Down The Gears »…), mais en toute honnêteté la prod’ de cet album fait vraiment passer Misery Index pour des mikeys. Certains passages sont vraiment dantesques et véhiculent un sentiment de grandiloquence qui m’a complétement rappelé le dernier Morbid Angel (« In The Face Of Armageddon » pour ne citer que lui)!

 

Les riffs sont d’une efficacité déconcertante, on ne tombe surtout pas dans la facilité ni dans la technique trop poussée comme le font les Dying Fetus et autres Hate Eternal. On reste dans un juste milieu qui se contente de balancer des riffs bien réfléchis et inspirés, le maître mot étant l’efficacité. L’objectif est de continuellement accrocher l’auditeur et de l’entraîner dans une spirale opaque, dense, sans être oppressante puisque on se jette volontairement dans les profondeurs passionnées et captivante de ce And So It Came To Pass.

On l’aura compris, le trio est animé d’une grande force de composition ; mais ce son de gratte ! J’en avais marre des grattes lisses, tellement elles sont compressées, des gratte sous-accordées au point qu’on ne sache même plus trop ce qu’il se passe sur le manche (et si il se passe quelque chose d’ailleurs). Mais là, les règles de l’art sont respectées : la disto est juste assez bien dosée pour qu’on garde ce grain très crunchy et accrocheur ! Pour revenir à la réalité rappelons que c’est du studio et que sur le terrain le mec est tout seul… Je ne sais pas si on peut s’attendre à la même chose en live (à moins qu’ils aient également sur scène un tueur derrière la console…). En tout cas j’adhère complétement au travail sur les guitares, ça donne vraiment l’impression d’avoir le son de l’ampli dans la gueule, sans que celui-ci soit compressé, déformé ou même ré-amplifié sur logiciel. Les mecs ont réussi à garder des guitares belles et bien vivantes !

 

Sans partir dans un argumentaire technico-lourdingues, le mix est vraiment au poil. Ils sont montés d’un cran par rapport à Enduring The Massacre, tout y est pour qu’on en prenne plein la gueule d’un seul front. Les voix sont dans la lignée du reste avec un duo vocal entre le gratteux et le bassiste très classique, mais toujours efficace dans le Death metal de cette trempe : l’un aux growls (sans tomber dans le guttural trop profond), l’autre au chant plus criard. Les deux chants sont soit en questions/réponses, soit en simultané, et une fois encore c’est du très lourd ! Ici aussi les voix ont dû être démultipliées pour prendre une telle ampleur !

 

And So It Came To Pass est vraiment au sommet du panier des sorties actuelles, les fans de gros Death metal ne pourront pas être déçu. A ranger aux côté des derniers Hate Eternal, Dying Fetus, Morbid Angel, en bien moins complexe très certainement. 

photo de Domain-of-death
le 12/03/2012

3 COMMENTAIRES

Kurton

Kurton le 12/03/2012 à 20:01:22

Putain le morceau poutre bordel!

guig's

guig's le 12/03/2012 à 20:11:56

J'avoue que ça chie, Hate d'écouter l'album en entier, pour se décrasser un peu !

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 10/04/2018 à 18:55:49

Spice de beuterie ce truc.

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