Enabler - All Hail the Void

Chronique CD album (34:37)

chronique Enabler - All Hail the Void

Enabler est un projet plutôt jeune (formation en 2010) et monté par des artisans reconnus du bourrinage intensive.

Voyez donc : avec des vétérans issus de Trap Them, de Shai Hulud ou de Today is the day, le doute s'installe rapidement concernant la passion du groupe en matière de dubstep.

A moins que ce style, très mode, pratique le claquage de beignet auditif non stop (Qui va me répondre « oui » ?).

 

The world is fucked and this is the soundtrack to it's demise : cette accroche, un poil pompeuse et inscrite au fronton de leur Bandcamp, lève le dernier doute, ça va désosser sec !

 

Déjà nanti d'une discographie digne des pires compulsifs, Enabler parvient avec cet album à se démarquer rapidement d'une scène post-HxC encombrée au possible.

En effet, les influences du quatuor de Milwaukee ratissent large allant juste qu'à grignoter les orteils de la scène Crust américaine pour sa noirceur prononcée, à l'image de la pochette sinistre de l'album.

 

Quelques tristes accords de guitare acoustique annoncent l'ouragan qui ne va pas cesser de souffler sur cet album. La distribution de mandales peut réellement commencer.

Les guitares, affûtées comme des machettes, donnent parfois dans la dissonance pour rendre l'atmosphère plus vicieuse. La batterie, très bien mixée, a une puissance tellurique certaine. Pourtant celui qui tient les baguettes vient de Fall Out Boy. On penserait plutôt que le gars est originaire d'un groupe de Metal lourd. On l'absout alors aisément en entendant son boulot nous faire raisonner le crâne.

Car quand on écoute Enabler, ce n'est pas pour brancher les gonzesses avec une mèche gluante de gel et du eye liner de pétasson. On aurait plutôt envie d'éviscérer quelqu'un, surtout quand les chœurs deviennent terrifiants sur le morceau titre.

Si le rythme se calme au début de "They live, we sleep", ce n'est que pour faire transpirer une insalubrité malsaine, avant de subitement quadrupler la cadence.

Le groupe se fait ainsi un malin plaisir de nous cueillir abruptement là où on ne l'attend pas forcément. Une somme de petits détails construisent chacune des odes glaciales qui composent ce skeud impur.

Ainsi, plus nuancer qu'il n'y paraît au premier abord, le travail de démolition d'Enabler ne lasse pas après de multiples écoutes.

Mais attention, ici, l'efficacité prime avant tout. Enabler fait partie des groupes qui ont le talent pour aller à l'essentiel sans se noyer dans des artifices chaotiques qui sont quelquefois un cache-misère.

 

Sans chichi, sans faux-semblant, les Américains alignent les morceaux de bravoure et construisent petit à petit une discographie où toute lumière est absente et où la rage est permanente.  

photo de Crom-Cruach
le 20/02/2013

1 COMMENTAIRE

pidji

pidji le 20/02/2013 à 10:28:42

J'écoute les titres du bandcamp, ça n'a pas l'air mal tout ça !

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