Enemy Reign - Between Hell And Oblivion

Chronique CD album (44:46)

chronique Enemy Reign - Between Hell And Oblivion

Si la pochette de cet album n'avait pas flatté mes bas instincts, je n'aurais pas risqué la moindre oreille dessus. Et pourtant il serait fort dommage de passer à côté de cette aimable petite pépite de Death Metal furibard menée par l'ancien vocaliste des mythiques Skinless. Derrière l'emballage qui en jette, Enemy Reign possède tous les arguments pour vous faire frétiller: du Death Metal nerveux, piquant à souhait.

 

L'avantage premier d'Enemy Reign c'est que ça tape direct dans le vif et qu'on est séduit aussi sec. C'est pas cérébral, pas intello prout-prout, pas besoin de se torturer la boite à cerveau plus de deux secondes: Enemy Reign: c'est du miam, idéal pour décramper et se défouler un bon coup. Dès le premier titre de ce Between Hell And Oblivion on est sous le charme de cette avalanche de Death Metal tendu et sans compromis. Du groove, de l'instinct et un feeling ultra autoritaire qui vient appuyer l'aspect moderne qui jaillit de leur musique. On songe à un savant mélange entre Skinless et Hate, une musique compacte et agressive qui file à plein pot sur des autoroutes bien balisées. Direct et massif, efficace jusqu'au trognon. Réjouissons-nous mes bien chers frères car on s'en prend plein les mirettes!

 

Au-delà du mur de Death Metal qu'on se mange de plein fouet, on sent qu'Enemy Reign a badigeonné sa musique de multiples éléments arrachés à des univers plus ou moins éloignés du Death de tradition. Tout au long de la galette, on a le pif sensuellement chatouillé par de copieuses plâtrées de Hard Core, de Death Core et de Grind Core sévèrement burnées. Du mosh par citernes, des voix gutturales mais néanmoins drapées de l'agressivité et de la morgue des intonations "Core" et des étincelles de furie et de blasts imprégnés d'une sauce core et compagnie (notez la subtile référence). Enemy Reign réussit l'exploit de rester brutal et violent sans jamais oublier d'envoyer la grosse mosh part qui tache et le groove de derrière les fagots. On est donc constamment matraqué: groove, mosh, blast et pure brutalité, tout baigne!

 

Enemy Reign brasse de nombreuses influences mais reste toujours cohérent et homogène, à l'instar de Benighted qui manie divers styles, ce groupe se cramponne à sa personnalité pour garder le cap. On est aussi secoué qu'enthousiaste face à ce déferlement d'énergie, l'urgence est omniprésente, tumultueuse et directe, rien à jeter. Ca bouillonne de partout et lorsqu'on est perdu dans les tourbillons, Enemy Reign a la bonté d'âme de nous balancer une pleine gueule une bouée de sauvetage, en l'occurrence une bonne vielle mosh part des familles digne de l'unique bon album de Machine Head - Burn My Eyes. Difficile de résister à ce genre de grosses ficelles!

 

Plus on écoute l'album, plus on apprécie cette alchimie réussie entre ces différents genres, c'est certes agité, nerveux et intense mais jamais brouillon… et c'est là qu'on met le doigt sur la petite faiblesse de Between Hell And Oblivion. Malgré des qualités flagrantes, l'ensemble du disque est très "propre", tout semble être (trop) canalisé… comme si le groupe ne se lâchait jamais vraiment. Trop sage? Peut-être…

 

Quoi qu'il en soit, on sent poindre une petite lassitude ici et là, les titres se suivent et se ressemblent. Au bout du compte, on regrette que le groupe n'ose pas se déchainer pour de bon… Mais là, c'est du chipotage… Between Hell And Oblivion vous fera passer un excellent moment et c'est bien là l'essentiel.

photo de Cobra Commander
le 23/10/2012

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