English Dogs - The Thing with Two Heads

Chronique CD album (41:51)

chronique English Dogs - The Thing with Two Heads

Allez, pour changer un peu aujourd’hui on va faire dans le début de chronique ludique: qui peut me citer un groupe dont les désaccords internes ont conduit à la formation de 2 entités « rivales »? Moui, à ma droite? Sepultura et Soulfly? Bien vu Sépu’!  Comment? Deicide et Amon? Extra Cobra! Qui-ça où-ça? Angra et Shaman? En effet Geoffrey! Quelle culture métallique les aminches! Dans la série, j’ai un exemple plus spectaculaire encore: English Dogs et English Dogs. Oui, parfaitement. Attendez que je vous raconte...

 

A leurs tout débuts, en 1981 (ça remonte presque au Moyen Âge, en effet Kevin), les anglais étaient à fond dans la scène punk / hardcore locale, et tournaient avec les potos de GBH et Discharge, les rangeos bien plantés en plein dans la légende. Et que je t’enregistre des démos, et que je sors un EP sur un petit label, et que je m’excite sur les planches… Normal quoi. Mais déjà alors, le chanteur Wakey manifestait le désir d’aller voir ailleurs s’il y était. Ça bougea donc un peu dans le line-up, et à l’occasion de l’inclusion du guitariste « Gizz », le combo muscla son son pour s’orienter sur une voie plus franchement metal, le mélange aboutissant à ce qu’on appelle aujourd’hui le Crossover Thrash. Ce virage fut à ce point apprécié que le groupe se retrouva bientôt signé sur le label Under One Flag (fief de Bathory, Dark Angel, Death) et monta sur scène aux côtés de Possessed et Voivod. Ce qui n’empêcha pas le groupe de splitter en 1986.

Hop, en 1993 retour des clébards aux affaires, puis nouveau départ de Wakey peu après la sortie du nouvel album.

 

Décidément…

 

Il faudra attendre 2007 pour qu’English Dogs se reforme une 2e fois, avec un line-up qui se dépouillera petit à petit jusqu’à devenir une sorte de « Wakey’s band » orienté vers les premières amours punk du groupe. De leur côté, en 2011, Pinch, Gizz et Adie se retrouvèrent eux aussi sous la bannière English Dogs, histoire d'aller interpréter les opus Forward Into Battle et To The Ends Of The Earth en intégralité sur scène. Et c’est comme ça qu’on se retrouve en 2014 avec la sortie de 2 albums: We Did, We Do, We Always Fucking Will sorti par le gang de Wakey, et The Thing With Two Heads, album de crossover émanant de la formation incluant Gizz. Tous 2 sous le blaze de English Dogs, donc.

 

Vous suivez toujours?

 

« La Chose à 2 têtes »… Il ne manque pas d‘autodérision notre cerbère grand-breton! Mais si ces mésaventures humaines sont assez pathétiques, heureusement il n’en va pas de même pour le contenu de ce nouvel album. Parce qu’ils ont beau avoir commencé à jouer ensemble à l’heure où Mitterrand entrait à l’Elysée, ces anciens combattants manient encore la sulfateuse avec maestria. Du coup The Thing With Two Heads est un festival de thrash teigneux coloré à l’asphalte punky, mais également rehaussé de mélodies et de soli qui remontent jusqu’à l’époque du heavy/speed. C’est roots, rugueux et pourtant assez chiadé, ça rappelle D.R.I. et les premiers Sacred Reich. Ça sent les bastons de jeunes patchés ayant connu les prémices du Bay Area thrash, mais ça fleure également bon les envolées épiques du heavy thrash européen, voire du power metal à l’allemande (« Royal Flying Corpse » sent les dessous de bras Running Wildien). On voit bien que les gars ont tâté du milieu hardcore (« Hate Song », « Freak Boy »), mais ça reste viscéralement thrash.

 

« Bon, l’expérience c’est bien, le vieux crossover on a compris que ça te remuait les ovaires, mais est-ce qu’ils arrivent toujours à nous pondre de bons petits tubes tes rosbifs là? »

 

Oh oui. « Freak Boy » est le premier des petits missiles que nous balancent les anglais. Puis c’est « Ghost Note » qui nous scotche avec son refrain épique et heavy, avant que « The Thing With Two Heads » – précédé de son intro Pirate & Rhum des Caraïbes – ne débarque fièrement comme un classique instantané du crossover. Et la pression ne redescend pas car « Planet Of The Living Dead », très NWOBHM dans l’esprit, n’est pas si « too much » qu’il le parait au 1er abord (ces « Oh Ooooooh Oh » en chœurs maman!): le morceau s’impose en effet vite comme un moment de méchant headbang jouissif. Pour finir, on catalogue rapidement « Down With The Underdogs » comme la chamallow song molle-du-gland qui nous pourrit la fin d’album… Avant qu’on ne se rende compte que, telle le « This Love » de Pantera, cette longue complainte n’a d’autre but que de nous endormir pour renforcer l’impact de l’explosion thrash qui guette au détour de la barre des 4 minutes.

Ah les sacripants!

 

Place aux jeunes, place aux jeunes!” qu’ils disent… Certes, certes. Mais il ne faut pas non plus enterrer les vieux trop vite: c’est ce que Prong, Annihilator, Overkill et dorénavant English Dogs ne cessent de nous rappeler. Alors plutôt que d’aller ronger les os faméliques que vous balancent à foison les clones de Municipal Waste, si vous voulez vous prendre une grosse pâtée de crossover qui a du chien, optez pour les molosses anglais: c’est encore dans leur vieille gamelle qu’on fait la meilleure soupe du genre!

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: tu veux du crossover, du vrai, du canal historique, du qui a les racines profondément ancrées dans la scène punk/hardcore, du qui a influencé toute la vague américaine? Et en prime de vrais morceaux, certains se colorant même de mélodies heavy / speed? Alors écoute bien McFly: cale-toi The Thing With Two Heads entre les feuilles, accroche ta ceinture, et en avant la DeLorean!

photo de Cglaume
le 08/09/2014

10 COMMENTAIRES

sepulturastaman

sepulturastaman le 08/09/2014 à 12:51:11

Monsieur l'professeur vous pourriez me trouver un diminutif plus élégant, apparemment j'ai déjà pas un physique facile alors si vous rajoutez un surnom d'une rare délicatesse, je vais encore être seul au bal de fin d'année.
Remarquez ça serait bien la première fois, d'habitude je ne reçois pas d'invitation.

cglaume

cglaume le 08/09/2014 à 13:15:56

J'ai pas écrit "Ca pue" mais "Sépu'" voyons ! :)
Et puis "Ces pulls" ça faisait trop vieux.
Et puis "Sep" ça rimait pas avec "Bien vu" !

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 08/09/2014 à 13:46:08

Ne jamais croire des gars qui après avoir fait du Punk, font du Metôl.

pidji

pidji le 08/09/2014 à 14:43:23

C'est pas le même groupe, si ?

cglaume

cglaume le 08/09/2014 à 14:52:47

Tu parles d'English Dogs ou d' English Dogs ? :D

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 08/09/2014 à 17:51:00

Je parle bien d'English Dogs. Sinon on écrit "Moyen Age" mais je chipoute... :)

cglaume

cglaume le 08/09/2014 à 17:57:42

Larousse te donne raison sur l'absence de trait d'union et les majuscules. Par contre il maintient l'accent circonflexe. Je corrige donc en fonction :P

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 08/09/2014 à 18:19:14

Ah ça chipoute, ça chipoute ! En règle générale, on ne met pas d'accent sur les majuscules mais elles sont tolérées, certes, certes. Chipoute, chipoute. : Prout

sepulturastaman

sepulturastaman le 08/09/2014 à 22:13:05

Cromy sur l'accentuation tu as tort en français on met les accents sur les majuscules, ne pas en mettre est une faute orthographique de même pour la cédille. Si l'habitude c'est perdu c'est que pour les logiciels informatiques ce sont des caractères spéciaux, remerciez microsoft, sous nunux touche verrouillage majuscule + é = É.
Voilà c'était mon quart d'heure de gloire grammaticale, et orthographique :))))

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 09/09/2014 à 13:22:22

L'Académie française recommande leurs usages (mais ce sont des vieux cons décatis).
En gros : tu as raison...

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