Ephel Duath - On Death And Cosmos

Chronique CD album (19:44)

chronique Ephel Duath - On Death And Cosmos

« Partir un jour sans bagages
Oublier ton image
Sans se retourner ne pas regretter
Penser à demain, recommencer »

 

S’il est des paroles qui résument à merveille le parcours musical de Davide Tiso, compositeur et unique membre permanent de Ephel Duath c’est bien celles-ci. Parti en 1998 d’un duo, le groupe subit son premier chamboulement en 2001 après le départ de Guiliano Mogicato, alter-égo de Tiso dans le projet. Ce dernier recrute alors des musiciens issus de milieux hétéroclites (jazz, hardcore, prog…) qui constitueront le noyau dur de deux albums au mélange de styles au premier abord plutôt improbable mais qui se révéleront (après de multiples écoutes…) des merveilles de math-métal progressif lorgnant sur le jazz (The Painter’s Palette en 2003, et Pain Necessary to Know  en 2005). 

 

En 2006, nouveau bouleversement avec le départ de tous les membres du groupe. Nouveau line-up, nouvel album et première déception. Through my dog’s eyes est un disque maladroit et bancal ; Tout ce qui faisait l’intérêt du groupe, à savoir l’agrégation de ces personnalités très diverses et leurs apports respectifs dans le projet, avait complètement disparu : Exit la basse fretless baladeuse, la batterie frondeuse, et le chant rageur. Tous sont ici remplacés par une version low-cost, avec une mention spéciale au batteur à la technique irréprochable mais au feeling de boite à rythme

 

Aujoud’hui exilé à San Francisco, Tiso repart (quasiment) à zero : Nouvelle Chanteuse (sa femme, Karyn Crisis, ancienne chanteuse de Crisis), nouveau bassiste (Steve Digiorgio qui a notamment joué dans Death) mais toujours son batteur psychorigide. Cet EP est donc la carte de visite d’un groupe qui en 15 ans, en est à sa quatrième incarnation.

 

La conclusion à tirer de cette biographie en forme de telenovela, c’est que malgré tous ces rebondissements, Ephel Duath reste Ephel Duath. Car ce qui constitue le fil rouge de ces 15 années, c’est bien le jeu de guitare de Tiso, un jeu construit autour de progressions d’accords improbables et de tricotages jazzy. Et même si ce dernier a évolué (moins de tricotages, plus de progressions), il reste la marque de fabrique du groupe. De ce fait, la différence avec sa précédente incarnation n’est pas flagrante et cet EP constitue plus la continuité de Through my dog eye’s qu’un retour aux fondamentaux des deux albums précédents. Alors, certes le chant de Karyn Crisis est plus malsain que celui du joueur de poker professionnel qu’elle remplace (véridique…), la basse fretless fait son retour (assez discret) mais le parti-pris d’une batterie très binaire et assez scolaire nuit à l’ensemble. Pour le reste, le casting de la saison 2012 fait un peu penser à un Starkweather light qui se serait pris de passion pour John McLaughlin.

 

Cette mise en bouche agréable mais pas impérissable annonce donc un nouvel album pour cette année. On espère que le groupe trouvera la stabilité qui permettra à chaque membre d’affirmer sa place. Pour autant, s’il pouvait remplacer son batteur de session de Paul Gilbert (Mr. Big, véridique, aussi…) par un bucheron, un vrai, cela permettrait peut-être de retrouver ce grain de folie, surement resté dans les bagages.

 

Explication de la note : [(Progressions – tricotages) x (Mr Big)] /  telenovela =  6,5 /10

photo de Crousti boy
le 19/02/2013

1 COMMENTAIRE

vkng jzz

vkng jzz le 19/02/2013 à 09:50:22

Di Giorgio ou pas, c'est largement en deçà de leur capacités.. deux déceptions en deux sorties, Ephel Duath ce n'est plus ce que c'était quand même..

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