Fhoi Myore - Fhoi Myore

Chronique CD album (51:02)

chronique Fhoi Myore - Fhoi Myore

Pour ma première chronique de Black Metal (im)pure et dure, il était hors de question de m'attaquer à une grosse pointure ayant pondu dix-huit albums que je n'aurais de toute façon pas écoutés. Chacun sa culture, ce qui n'empêche pas d'apprécier celle des autres. Dans un autre contexte, les Français ont par ailleurs oublié ce qui devrait être un principe, dernièrement, lors d'un facheux (cho?) épisode électoral.

 

Formé en 2008 par Kerenos et Sreng, Fhoi Myore sort son premier véritable album en 2011 et c'est précisément celui que je vous propose de découvrir ici.

 

Les sudistes tirent leur nom des monstrueuses créatures dégénérées issues des écrits de Mickaël Moorcok et plus spécifiquement de son cycle Corum. Des parias issus des limbes et n'étant pas à leur place sur Terre mais essayant de recréer leur propre monde déviant.

Cette petite explication sémantique prend tout son sens à l'écoute de la musique des Niçois.

 

Fhoi Myore nous entraînent ainsi à travers dix pistes particulièrement épiques et rapides plongeant leurs racines au cœur de la scène des 90's. La horde ne se sent apparemment pas à sa place dans le monde moderne du post-Black et remet au goût du jour une production au grain très personnelle. Parfaitement adapté au style pratiqué, le son du groupe ne sent pas l'édulcoré ou l'artificiel tout en permettant de bien distinguer tous les instruments, notamment la batterie. Le jeu du batteur varié et véloce impose le respect de façon naturelle et constitue une charpente particulièrement solide à chaque morceau.

 

Fhoi Myore introduit aussi son sens de la mélodie par ses guitares parfois aériennes mais le plus souvent dispensant des riffs guerriers inspirés. On approche ainsi la scène Pagan avec ce qu'elle peut délivrer de meilleur.

La rage, condition indispensable, pour moi, à toute bonne plaque de BM trouve dans le chant de Sreng un médium parfait. Le gazier a un timbre de voix pouvant se rapprocher de celui entendu sur les premiers Kampfar, en plus aigu ou même de Taake. Ces vocaux respirent parfois la folie et la vindicte et n'ont rien à envier aux formations étrangères plus connues.

Le seul bémol de la galette réside pour moi dans une basse peu présente mais je crois savoir que ce n'est pas l'instrument fétiche des Beumeux, en général. C'est en béotien que je me permets cette petite critique. Il faut de la basse qui tabasse nom d'un ptit Melnibonéen !

 

Par cette galette à l'artwork très soigné, les Français rendent, au final, un parfait hommage à l’œuvre de Moorcock, sans génie mais avec un sens de la destruction et de la création digne des seigneurs de l'entropie.

Arioch, Xiombarg et Mabelode écoutent d’ailleurs régulièrement cet album, c'est dire...

photo de Crom-Cruach
le 26/06/2014

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 27/06/2014 à 12:24:33

Toutes mes excuses à Balahr, également membre fondateur du groupe : je me flagellerai les parties avec des orties, promis.

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