Finntroll - Blodsvept

Chronique CD album (43:25)

chronique Finntroll - Blodsvept

Finntroll commence à avoir un carrière riche : en drame (mort de Sommium, guitariste et co-fondateur du groupe en 2003 après une soirée trop arrosée), en changement de line up (départ d'un guitariste en 1998 et deuxième changement de chanteur avec l'arrivée de Vreth au micro, en 2007, pour Ur Jordens Djup) et bien sûr en albums, avec même un petit détour par la Folk pure.

Moqué et méprisé depuis des années par les trve fans de Black Metal, Finntroll a depuis ses débuts ajouté des grosses louches de humppa (folk de Finlande) dans leur tambouille Black. Les Finlandais ont également créé un univers fait de parodie mais aussi de noirceur et évidemment de … trolls.

Voilà pourquoi la plupart des Beumeux, connus pour leur humour, leur tolérance et leur acceptation des différences, ne supportent pas cette horde de joyeux tarés.

Pourtant, résumer Finntroll a une bande de pochtrons avinés dansant comme des neuneus depuis 15 ans sur du Folk Metal pouêt pouêt dénote une méconnaissance flagrante de la discographie du groupe et des ambiances contrastées qu'il peut produire.

En effet, chaque album de Finntroll contient son lot de trolleries à écouter entre amis avec trois grammes dans chaque bras mais aussi quelques titres brutaux qui prêtent à tout sauf à rire.

Certains qualifieraient leur musique de puérile et ridicule. Pourquoi pas, tant que c'est aussi bien assumé.

Si Nifelvind était un album en demi teinte où les Finlandais semblaient un peu en roue libre malgré quelques expérimentations pas dégueulasses, Blodsvept devrait de nouveau ravir les trollfans.

Affublés désormais de maquillages trollesques, les membres de Finntroll semblent vouloir pousser plus loin leur « concept» BD/ciné. Des idées qui ont toujours été présentes dans la musique du groupe par des instru et des ambiances soignées rappelant le 7ème et le 9ème art.

 

Le Suédois étant toujours la langue usitée par les Finlandais, il est difficile de savoir de quoi cause Blodsvept, d'autant plus que Finntroll ne communique pas ou peu sur le sujet. Peu de chance toutefois d'avoir à faire à des textes de « tribord », le troll n'ayant pas le pied marin.

Quoiqu'il en soit, la machine Finntroll, rodée par de multiples concerts à travers le monde, est d'une efficacité qui laisse pantois. En effet, Trollhorn, le principal compositeur du groupe, a l'art de pondre des compos fourmillant de petits détails enrichissant une solide base Heavy Black toujours dominée par le chant monstrueux de Vreth qui n'a désormais plus rien à prouver.

 

Sur Blodsvept (vaguement traduisible par l'expression « sang répandu »), les trolls partent en guerre. Avec la banane forcément car quand le troll brise des crânes, c'est en souriant.

Les refrains incompréhensibles sont souvent d'une redoutable efficience obligeant à une reprise approximative par l'amateur éclairé , en mode borborygme.

Des cuivres se glissent parfois pour des breaks clownesques "(Rösets Kung") ou en un soutien efficace "(Häxbrygd"). Le rythme devient pesant ou méchant aussi car la rigolade, ça va bien cinq minutes ("Skövlarens Död", "Skogsdotter").

 

KRAABÜLKÜK (merde en langue troll) !! Mais que viens faire cet espèce de banjo destroy ici (une mandoline en réalité) ou ce clavier dopés aux psilos par là ? Mystère et crottes de gob '!

Pour les fans d'allégories bien lourdes, imaginez en ce début de printemps, un pré parsemé de primevères et des oiseaux qui gazouillent gaiement autour de vous.

Soudain, une odeur repoussante arrive à votre nez délicat. Les oiseaux se taillent fissa et vous voyez débouler devant vous une énorme gloumoute à la tronche faisant passer Christine Boutin pour une personne sympathique et en bonne santé. La gloumoute écrase les fleurs, choppe un piaf, le bouffe (puis recrache le bec car c'est dur à digérer) et vous demande si vous aimez aller à la messe le dimanche en vous souriant de ses 180 crocs.. Et bien Finntroll, c'est à peu de chose prêt tout ça. Et il vaut mieux répondre NON à la question.

 

Malgré toute la mauvaise volonté du monde, on ne peut pas dire que Finntroll se repose sur ses lauriers. Ils ont épuré leur musique sans en perdre la substantifique moelle.

Je ne conquerrai pas les réfractaires et ne prêcherai pas non plus pour les convaincus.

Au premier, je ne dirai que « Kraabülkük » et ce sera bien mérité, quant aux autres : enjoy ! 

photo de Crom-Cruach
le 11/04/2013

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