Forbidden - Omega Wave

Il aura fallu jusqu'à la fin d'année 2010, pour que ça fourmille dans mon slibard.

Pas qu'IronBound d'Overkill soit mauvais; non il est même très bien pour qui aime le thrash. Le Heathen (The Evolution Of Chaos) est aussi à conseiller même si je le trouve un peu longuet, et pas que sur la fin. Le B d'Exodus porte bien son nom car The Human Condition sent à plein nez les faces b du Exhibit premier du nom; je conseillerai donc le live du Wacken mis sur cd/dvd, car du thrash en live ça tache.

Il reste donc quoi comme gros groupes thrasheux ayant sorti un truc sympa durant l'année 2010 ? Sodom pour les teutons (album d'une sensualité débordante que la morale réprouve), mais surtout les très Bay Area Forbidden, qui après une réunion et un changement de line-up sortent un nouvel album, Omega Wave, synonyme de coup de mailluche par vagues sismiques sauce doubles croches accrochées aux riffs des guitares.

Ne connaissant pas spécifiquement Forbidden (même pas honte), j'en attendais rien du tout. Et là, paf ! Le thrash. Celui avec des solos pas chiants ni démonstratifs, juste rapides et à l'ancienne. Puis ces rythmiques... Ah ! De celles qui font bien mal, car concoctées dans les vieux plats ébréchés et usés de la Bay-Area. Mais le menu dedans est tellement plus goûtu... Puis il y a ce cachet pas désuet (je suis trop nostalgique d'une période qu'un fils d' "Adidas" n'a pas pu connaître) mais terriblement daté. Les solos de guitares sont peut-être un peu plus clairs que le passé l'exigerait, mais sortis de cette configuration toute passéiste, c'est plus qu'acceptable à l'heure où toutes les productions sortent avec le même son canon, rutilant et uniformisé. Les améliorations des prises de son n'ont pas que de mauvais côtés, puisque la batterie sonne beaucoup plus détachée: elle est à la fois moins noyée et/ou moins surexposée que dans le temps ('tain faut que j'arrête avec le mode vieux croûton).

Bon, contrairement à divers groupes de thrash de Frisco, le chanteur n'a pas une voix pourrie ou bizarre (je sens que les fans de Met ou Megadave vont m'adorer), ou ultra aigue (ça c'est pour le teinté d'Anthrax) : il monte certes dans les aigus avec un côté space-rock-opera, mais cette mimique renforce juste l'aspect frontiste de la musique.

Par contre, comme toute tambouille préparée dans des vieux plats, ça sent pas le neuf et on se surprend même à penser que certains riffs ou rythmiques ne dénoteraient pas sur du Metallica avant qu'ils virent au noir.

Oui, les p'tit gars de Forbidden ne sont pas prêts de lâcher leurs instruments pour des déambulateurs.

Sepulturastaman

le 30/08/2011