Fordamage - Belgian Tango

Chronique CD album (32:16)

chronique Fordamage - Belgian Tango

« Ils prennent leur temps chez Core & Co !! »
Attendre le milieu du mois de septembre 2012, pour chroniquer à l’aube (7h07), un des albums frenchies des plus spectaculaires, lui-même sorti fin 2008. Une éternité… En 2008, le plat pays évoqué dans le titre avait encore un gouvernement, insignifiant certes, et la radicalité politique des deux pôles linguistiques, des deux caractères de merde, n’avait pas encore éclatée à la tronche d’une Europe décidemment dépassée, en pleine crise à tous les niveaux.  Tiens, en 2012 c’est le même topo… comme quoi, il n’est QUE trop tard.

 

Belgian Tango évoque toutes ces différences, ces prises de positions extrêmes et les dérives qui s’en suivent.  Leur pochette évoque le conflit belge où le Lion Flamand se prend pour un ours (mal léché) qui s’en va baffer sévèrement un Loup (bien solitaire) en résurgence à un Coq francophone qui la ramène souvent pour pas grand-chose…  Ah ben oui,  ça doit être un truc de francophiles.  Bien sûr, c’est pour la bonne cause.  Bien installés dans leur temps les Fordamage proposent dans ce deuxième album, une musique résolument moderne, précise dans l’exécution d’une recette connue appliquée à la lettre.  À ma gauche pour les grands anciens, le trente-trois tours du Modern Dance de Pere Ubu, à ma droite le cédé pochette cartonnée du Starters Alternators de The Ex, derrière sur l’étagère on distingue la pochette usée de Goat des Jesus Lizard (33t), sur la table basse entre les ronds de tasses de café et les cendriers pleins à ras bord,  2 bouteilles de Gini vides et une bouteille de Rouge à trois quart vide, trône une compilation du label Big Cat célébrant les 5 ans de la maison New-Yorkaise. Les discussions vont bon train, ça parle des cours de la bourse, de tartiflette et d’un city-trip à Gand. Les premiers frissons de l’hiver à venir se font sentir.

 

C’est dans ce calme apaisant que naît le chaos furibard proposé dans Belgian Tango, entre groove fameux, riffs ciselés et voix décisives et mélodiques. L’album est spectaculaire dans l’enchaînement des compositions parmi lesquelles,  trois/quart ont un effet immédiat.  Spectaculaire pour la débauche d’énergie, on écoute l’album et on a l’impression de voir le groupe jouer dans notre cuisine (utilisant probablement quelques ustensiles au passage). Spectaculaire aussi pour cette douce folie contagieuse.
« Providence of Fortune », « La bagarre »,  l’énorme « Blitz to target »,  clairement de belles définition pour cette douce folie contagieuse.

Les quatre nantais hissent bien haut l’étendard d’un Rock Noise, certes inspiré, évolutif, construit, intelligent et diablement addictif. 

photo de Eric D-Toorop
le 03/10/2012

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