Fragments Of Unbecoming - The Art of Coming Apart

Chronique CD album (42:51)

chronique Fragments Of Unbecoming - The Art of Coming Apart

Pour le coup, on ne peut pas reprocher à Fragments of Unbecoming d'essayer de nous prendre par surprise. Avec un patronyme tiré des paroles du « Darkday » de Edge of Sanity, un mastering assuré par Dan Swanö himself, et la mise en avant promotionnelle des débordements d’enthousiasme de ce dernier – qui nous dit, en substance, que « Ouaiiis: The Art Of Coming Apart, c’est trop d’la bombasse! » –, on se doute que ces allemands ne pratiquent pas le Yves St Laurent Metal à la M.Manson. Et puis la traditionnelle Deutsche Qualität additionnée à la touche Swanö aidant, qui plus est au bout de 5 disques (dont 4 albums longue durée), on imagine bien que l’on va être servi en matière de gros son aux petits oignons.

 

Sauf que finalement, c’est pas franchement qu’on ait tout faux, mais un peu quand même. Déjà parce qu’en fait de production maousse Panzer BMW, on subit une grosse bouillabaisse sonore qui, certes, fleure « bon » le old school à grosses Caterpillar, mais dessert quand même sacrément la dimension mélodique de la chose. Non c’est vrai quoi: on n’est pas au « Grave clones Club » quand même! Et puis c’est quoi ce mix qui embastille les guitares lead tout au fond d’un caisson étanche plongé au fin fond d’un puits bourbeux? On dirait pourtant qu’elles ont des choses à dire, non?

 

Autre point à propos duquel on aurait dû rester sur nos gardes: non, The Art Of Coming Apart n’est pas Crimson. C'était pourtant facile à deviner, vu que c’est manifestement plutôt The Spectral Sorrows (dont est extrait « Darkday », le morceau dont on parlait dans l’intro) qui inspire nos teutons têtus. Pour aller de pair avec ce son un peu cracra, c’est donc un death mélo dans lequel le terme « death » ne figure pas juste pour la déco qui bave de nos enceintes. Et du coup le growl relativement profond de Sam se trouve tout indiqué. Sauf qu’il n’est pas le seul à faire des vocalises sur l’album: Stefan, guitariste et postillonneur à ses heures, pimente de son côté les parties vocales de shrieks croassant. Le hic c’est qu’au lieu de mélanger les 2 dans une popote bien osmotique, le groupe se la joue schizophrène et nous balance tantôt une sorte de mélange Bloodbath/Hypocrisy mélo-crado, tantôt – sans crier gare (sans doute pour ne pas effrayer les cheminots) –, des compos dans un registre melodeath Göteborgien empruntant largement au black/death à la Dissection. Et vas-y que je passe d’un style à l’autre, dans la joie et la bonne humeur, sans que jamais l’auditeur ne sache vraiment sur quel pied danser…

 

M’enfin hétérogénéité stylistique n’est pas forcément synonyme de fiasco: pensez donc au fameux The Spectral Sorrows – puisqu’on n’arrête pas d’en causer – ou à la juteuse discographie de Toehider (pour faire dans le hors-sujet assumé)… Mais dans le cas de The Art Of Coming Apart, le préjugé habituel semble malheureusement justifié. Car hormis le classique et venteux morceau titre, « Hours of Suffering » – et son break thrash qui, à 1:22, nous extirpe puissamment de la léthargie doomeuse où nous avait plongés l’entame –, un « Seasons of Tranquillity » sympa mais tirant un peu trop à la ligne, et surtout le très bon « A Silence Dressed In Black » – dans la droite et excellente lignée de ce qu’aurait pu composer un Dissection hyper mélodique se réchauffant au coin du feu –, eh bien on s’emmerde un peu à essayer de décrypter les plans bateaux que le groupe enfile derrière l’épaisse purée de pois qui sert d’écrin à sa musique. Et ce ne sont pas les interludes électro-acoustiques « Sundown » et « Fathomless », figures imposées mais peu imposantes, qui vont nous réveiller…

 

Bon, je pense que vous aurez compris que The Art Of Coming Apart n’a pas forcément réussi à mettre en branle la mécanique merveilleuse qui, d'une stimulation auriculaire, aboutit à une extase sensorielle généralisée. Parmi les sorties récentes, on lui préférera le dernier Omnium Gatherum – pour les ceusses plutôt portés sur le death mélo – ou le dernier Mors Principium Est – pour ceux qui ne jurent que par le mélodeath Göteborgien. M’enfin ces germains n’étant pas de mauvais bougres ni des manchots, nul doute que les amateurs trouveront ici de quoi se faire plais’, notamment grâce à la petite brochette de titres mentionnés un peu plus haut.

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courteThe Art Of Coming Apart sautille entre death mélodique rugueux et pas franchement original et melodeath blackesque façon Dark Dissectionity. Pas boulversifiant, d’autant plus que le son est bofbof.

photo de Cglaume
le 09/05/2013

2 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 09/05/2013 à 12:16:27

Au "teutons têtus", moi je préfère les "tétons pointus" , en conséquence ce sera sans môa

cglaume

cglaume le 09/05/2013 à 23:56:24

Cromy, t'as toujours été très "Métissa métisse d'Ibiza" toi...

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