Gaza - I don't care where I go when I die

Chronique CD album (42:53)

chronique Gaza - I don't care where I go when I die

S'il y a un truc que je déteste ces deniers temps, c'est tous ces groupes de harcore/grind chaotique, metalliques, barrés, blabla qui enchainent dix riffs et changent de tempo trois fois en trente secondes, qui mélangent allègrement du punk avec du grind avec du metal avec du sludge avec du thrash avec de l'emo avec du noise, etc. Enfin bref, toutes ces resucées de The Dillinger escape plan surcaffeïnées... Bon faut pas déconner non plus, tous ces trucs m'ont mis une bonne claque en son temps mais l'habitude aidant, l'ennui a très vite débarqué.

Quelle surprise donc de se prendre une si grosse baffe à l'écoute de Gaza! Dès la première seconde de la première track du disque, le ton est donné: ça growle, ça blaste, ça dissone de partout, ça met des gros breaks toutes les dix secondes, enfin, en un mot, c'est le chaos. Mais très étrangement, tout ce « joyeux » bourbier séduit d'emblée mon oreille. Faut déjà dire que à l'inverse de pas mal de groupes auxquels je faisais référence un peu plus haut, c'est diablement accrocheur et efficace: juste assez complexe et bruitiste pour ne pas être non plus incompréhensible à la première écoute en somme. Et puis ici, point de bouche-trou... Jamais Gaza ne nous gratifie ne serait-ce que d'un larsen de guitare peu inspiré pour enchainer deux passages qui n'ont rien à voir: chez eux tout semble découler logiquement tout en étant bourré de rebondissements divers et variés (paraît que c'est le style qui veut ça...). On suit les compos de Gaza avec impatience, à l'affut du plan suivant qui se devra, obligatoirement, d'être génial.

Et c'est là que réside le deuxième effet kiss cool de Gaza! Car des riffs énormes, il y en a certes à foison, mais Gaza n'hésite pas à mettre leur rouleau compresseur en pause et à rester quelques longues mesures dessus. D'ailleurs ils n'hésitent pas non plus à ralentir sévèrement le tempo et à répéter certains riffs plusieurs fois à divers moments d'une compo (Si! Si! J'vous jure!). Donc album varié certes mais avec une homogénéité peu commune à ce genre de musique. On traverse un peu cet album de Gaza comme un disque de Neurosis ou d'Old Man Gloom (en beaucoup plus violent, certes) : on se fait sans cesse trimballer de droite à gauche mais jamais on ne décroche. Après, s'il faut mettre en avant une autre caractéristique de Gaza, c'est l'absolue violence de leur musique! Alors oui certes, Psyopus ou The number twelve (...) c'est vachement violent aussi, mais une violence froide, technique, purement calculée. Avec Gaza, c'est une autre paire de manches! Parce que ce que l'on perd en technicité, on le gagne en pure brutalité. Le son est écrasant, les hurlements omniprésents, les passages sludge absolument démoniaques. Que le groupe lorgne du côté de Converge (« cult »), de Swarm of the lotus (« slut maker »), de Buried at sea (« pork finder »), de Morbid Angel (« Moth »), de Kiss it goodbye (« hell crown ») ou même de The Dillinger escape plan (« calf »), c'est toujours malsain, noir, brutal, direct et sans concession.

Bon, après, moi je me lancerai pas dans un descriptif poussé des grands moments de l'album, ils sont trop nombreux et puis la seule existence d'un groupe à la fois ultra-violent, ultra glauque, ultra barré, ultra rapide, ultra sludge, ultra dissonant et surtout ultra passionnant devrait vous pousser à vous jeter sur « I don't care where I go when I die », bandes de masochistes!

photo de Swarm
le 15/11/2007

9 COMMENTAIRES

sepulturastaman

sepulturastaman le 15/11/2007 à 21:08:24

A un H près j' ai adoré le premier paragraphe.

swarm

swarm le 15/11/2007 à 21:19:38

tu dis ça pour "trash" au lieu de "thrash"?!? et ben puisque c'est comme ça, je corrige pas!
nazi de la grammaire!

sepulturastaman

sepulturastaman le 15/11/2007 à 21:32:21

bah pisque c' est ça je boude.

Si on traduit ça fait de la boue avec des ordures.

Alors que boue et baston ça claque plus.

Pis bon les trucs comme ça ça me rend fous comme hier la chaine ARTE a confondu skin & bonehead.

Ca me rend malade

(((viking jazz)))

(((viking jazz))) le 15/11/2007 à 22:56:36

MIAM ! ca c'est de la chro qui donne envie de s'en foutre ras la mouille !!

Pidji

Pidji le 15/11/2007 à 23:38:51

Lol Sep', c'est vrai que t'es intransigeant avec ça ahahaha

swarm

swarm le 16/11/2007 à 04:18:25

boah! faut pas bouder hein... je disais juste ça pour faire mon interessant, héhé!
Et puis les contre cultures ne sont pas connues de tous (par définition)...

Sam

Sam le 16/11/2007 à 06:25:58

suite à la lecture de ta chronique, je me le suis procuré hier, et je ne suis pas déçu de ma première écoute ce matin. C'est bien crasseux, ça me plaît. La voix et certains plans me font penser à du Norma Jean époque "Bless the martyr and kiss the child" en moins "hype". Et on retrouve même un peu de folie des vieux album de Today Is The Day (en bon exemple le titre "I don't care wher I go when I die"). Vive le trash!

mat(taw)

mat(taw) le 16/11/2007 à 09:33:26

j'en avais déjà pas mal entendu parler de ce truc, faut que j'écoute.

MGW

MGW le 16/11/2010 à 16:56:20

Les ayant vu en concert avec Converge en juillet 2010, je dois dire qu'ils sont juste énormes en concert, un putain d'ambiance ! un groupe qui mérite à être connu !

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