Helium Vola - Liod

Chronique CD album

chronique Helium Vola - Liod

Un piège. En arpentant ces sombres couloirs, mâtinés de cours de violon, d'élégantes leçons de piano et d'austères activités qui structurent notre vieille société occidentale. La chorale semble irréelle, aussi froide que les dalles humides qui se font de plus en plus glissantes. Puis le couloir descend. La trappe se referme. On est pris au piège, car sous ses formes rafinées, la musique d'Helium Vola est un condensé de mal-être, d'une misère crue à vous glacer l'estomac.

 

Cette magnifique pièce s'adresse à un public attiré par la musique néo-folk. C'est à dire : la darkwave, l'electro-goth, mais aussi la musique mediévale dans sa plus pure forme. Oh, je sais bien, ce genre peut vous paraître affublé d'un goût douteux, enveloppé dans le corset rose boursoufflé d'une gothopouf. L'exception confirme-t-elle la règle ? Aucune idée, mais je considère ce Liod comme une perle musicale rare.

 

Conformément aux styles goth et darkwave, cet album contient sa dose de rythmiques martiales. Cependant, il est assez intéressant de décortiquer ces samples rythmiques minimalistes pour le moins étonnants quand on y porte attention. Les arrangements délicieusement perfectionnistes donnent à l'album une déconcertante dynamique.

 

Les lyriques évoluent entre du vieux français, de l'allemand, ainsi que quelques sibyllins vers en latin. Le chant est partagé entre la voix féminine de Sabine Lutzenberger, crystaline et haut-perchée sans pour autant revêtir les disgracieux atours niaiseux d'une chanteuse de metal symphonique. Le chant masculin, exécuté par Ernst Horn, m'a d'abord paru peu reluisant. Avec l'écoute, et l'habitude du ton très monacal de ce dernier, j'ai fini par le préférer, de par la justesse et la précision de ses tons (par exemple sa puissance dans "Vagantenbeichte").

 

Oui, mais encore ?

 

L'histoire de la grossesse miséreuse qui se profile au long de l'album (car cet opus est un concept) glace le sang, pour être plus précis, je dirais qu'il me le cristallise. Les cœurs froids se reconnaîtront dans ce disque. Une sensation de réclusion d'abord, puis une véritable communion dans ces sombres couloirs qui traversent les antichambres désolées de l'occident véreux. Véreux, mais noble.

 

 

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photo de Carcinos
le 14/08/2011

1 COMMENTAIRE

Erolfly

Erolfly le 23/12/2011 à 10:18:17

Comme c'est bellement raconté... maintenant je sais pourquoi j'entretiens cette passion distante avec cet album !

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