Hoax (us) - s/t

Chronique Vinyle 12"

chronique Hoax (us) - s/t

Hoax n'est pas là pour rigoler.

Hoax ne connaît aucune blague de toto.

Hoax n'écrit pas pour Carambar.

Hoax redonne ses lettres de noblesse à un genre croulant depuis trop longtemps sous une avalanche de poseurs occupés à montrer leur bide tatoué d'inepties. Le summum de la honte ayant été atteint dans le genre, avec l'apparition du Beatdown, reprenant les codes les plus crétinos-machos du Rap pour accoucher d'une musique de (pour) lourdingues décérébrés, faisant frisonner les fils de bonne famille et peur à leurs connes de copines.

Fin du coup de gueule et retour aux méchants vegans de Hoax.

 

Si vous tombez sur des photos du gang en live et prises dans un club obscure et bas de plafond, vous verrez invariablement le chanteur, les yeux exorbités et le front en sang. Une carte de visite parfaite pour illustrer la musique du combo issu du Massachusetts.

 

Puisant dans les racines punks avec tous ce qu'elles ont de plus sick and destroy, Hoax brasse des remugles de crasse et de violence. Odeur de sueur, de pisse, de foutre, goût métallique de l'hémoglobine dans la bouche quand les dents volent sur le pavé.

La production du premier méfait longue durée du gang respire et expire le DIY. On ne peut pas rêver mieux en cauchemar. La batterie est étouffée et réduite à sa primitive expression tellurique, la basse se noie dans les crachats, la guitare lamine, tranche, érafle la bienséance. Le chant est grave, habité, saturé, scandant ses textes comme un gourou bavant de haine devant la masse des simples d'esprit buvant ses paroles prophétiques.

Lourde, poisseuse, malsaine, l’ambiance de cette plaque crée le malaise sans aucun effet de style pompeux. Quelquefois, on touche même le lugubre rituel pour freaks. Ave les loosers. Ave les frappés.

Integrity fait un peu rire jaune du coup.

Rase les murs, Dwid, la relève va te mettre des fessés à la masse d'arme ou faire largement pire à ton popotin poilu.

Car de la haine de l'autre et du dégoût de soi, Hoax fait un temple, une chapelle Sixtine dédiée à la misère.

Des missiles existentiels, sarcastiques et viscéraux.

Pourtant Hoax aborde aussi les questions sociales, comme sur le morceau "Fear". Les blancs patriotes américains l'ont, eux aussi, bien profondément carré, avec du verre pilé pour faire glisser.

 

Hoax n'a pas oublié d'où vient le HxC et quelles doivent être ses finalités : brutaliser, pas seulement par le volume mais surtout par le feeling et l'éthique.

Le groupe me rappelle ainsi pourquoi j'ai commencé à aimer ce genre musical, il y a maintenant près de vingt-cinq piges.

photo de Crom-Cruach
le 30/01/2014

1 COMMENTAIRE

daminoux

daminoux le 30/01/2014 à 12:58:23

C'est crade, agressif, répetitif....... que du bonheur.

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