Human Fate - Part 1 Reissue

Chronique CD album (44:48)

chronique Human Fate - Part 1 Reissue

Même pas mort! Pourtant, après 5 ans sans nouvelles, on aurait été tenté de croire que Part I, l'opus précédent, n’aurait jamais de suite. Et cela aurait été bien dommage vu que, malgré quelques défauts mineurs, la 1ere manifestation discographique de Human Fate était aussi rafraichissant que prometteuse. Et là, crac-boum-hue: qui c’est-y qui débarque du fin fond de chez Dooweet Records? Nos défricheurs de jungle métallique parisiens préférés! Après 5 ans à avoir fait mûrir leur nouveau matos, on se dit que l'on va déguster un gros morceau et que…

 

Ah mais attends voir… Il ne s’intitule pas Part II le nouveau skeud? Part I – Reissue? Ce n’est pas du nouveau matos donc? Gasp mais... En effet, on retrouve beaucoup de titres en commun entre ces 2 galettes. Attends que je retrouve le promo de Part I pour comparer… Rhâââââ, mais il se cache où le coquinou? Impossible de remettre la main dessus! Qui est-ce qui a mis le bordel dans ma CDthèque nom de nom! (Encore un coup de Billy Boy à tous les coups)

 

Bon, tant pis, on va juger la bête sur pied, comme si c’était un album tout nouveau-tout beau.

 

Eh bien les amis, si comme moi vous pleurez la grosse baisse de forme d’Arkan, et que vous n’en pouvez plus d’attendre le nouvel album d’Acyl, vous allez frétiller comme une Valérie Damidot pendant les soldes chez Castormama! Parce qu’en matière de symbiose métallico-exotique, Human Fate fait très fort! Quoique ce premier parallèle (avec les 2 groupes français cités quelques lignes plus haut, pas avec le rouleau-compresseur d’intérieur) soit un peu erroné, ces parisiens ne se cantonnant pas à garnir leur musique de miel, de roses des sables et de jasmin. Non, sur Part I – Reissue on entend la pluie tomber sur des tamtams aborigènes, on découvre, stupéfaits, Amélie Poulain jouant de l’accordéon pieds nus au centre d’un cercle de bédouins (« The Crossing »), on assiste à l’accouplement des guitares, de la cornemuse et du flutiau des bois (« Black Light »)... Autre élément distinctif: la famille metal à laquelle se rattache naturellement Human Fate est clairement typée: c’est celle du « Moderne death saccadé avec des voix pleines de rugosité CORE ». Vous voyez? Mais si. 

 

Mais voyons voir si tout cela ressemble toujours à ce que l’on en écrivait à l’époque: « …on pourrait dire que Human Fate marie à 50/50 un metal typé Modern Death, essentiellement rythmique et lourd, à des sonorités tantôt tribales, tantôt orientales, évoquant ainsi parfois Djabah/Soulfly, parfois Orphaned Land ». OK, donc en effet, nos amis n’ont pas changé de main, c’est clair. Tiens et sinon, de mémoire il me semble qu’un point en particulier péchait: « …les saccades rythmiques modern death sont assez binaires et mollassonnes, le chant est monocorde et peu puissant, et le contraste entre les deux univers musicaux pêche parfois un peu trop brutalement en défaveur des gros décibels ». Malheureusement il faut bien constater que les années n’ont fait qu’atténuer un brin cet aspect, mais qu’elles ne l’ont pas fait disparaitre totalement. La qualité extrême des arrangements et des arabesques exotico-mélodiques de ces 11 morceaux rendent un peu palotes les parties metal, celles-ci « bénéficiant » en outre d’un son moins aéré, d’un manque de sophistication relatif, ainsi que de parties chantées assez rustres – qu’il s’agisse du chant clair comme des aboiements coreux. Et autant dans Arkan je regrette que Julien ait été phagocyté par Sarah, autant ici le chant féminin ne trouve pas en ses compères testostéronnés un contrepoids de qualité suffisante.

 

Sauf que ces menues râleries risquent de vous faire rater le principal: Part I – Reissue est vraiment un très bon album. Pour vous en convaincre, il vous suffira de vous passer l’une des plus brillantes pépites à l'origine du scintillement du verso de ce CD (si si), comme l’excellent « Yehusalem » qui mélange grandeur symphonique, solide colonne vertébrale death et magnifiques images d’Orient, ou comme le plus World « Hanuman’s Quest », porté par un chant féminin tribal entêtant. Ou comme « In Fate » qui voit une guitare sèche et un accordéon se lancer dans une danse printanière endiablée. Non vraiment, cet album respire le talent et les longues heures passées à s’arracher les cheveux afin de réussir à entremêler toutes ces pistes avec naturel et légèreté. On espère maintenant que Human Fate rencontrera un public réceptif et que, pour la Part II, il réussira à gommer les dernières imperfections qui entachent encore un peu la facette métallico-masculine de l’œuvre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: un mélange symbiotique entre modern saccade-core rugueux et world musique symphonico-atmosphérique, c’est possible? Sur Part I – Reissue, Human Fate nous prouve que non seulement c’est possible, mais qu'en plus ça en colle plein les mirettes!

photo de Cglaume
le 22/07/2014

0 COMMENTAIRE

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

HASARDandCO

Blutrină - DiscoBallz
[kataplismik] - Apparence