Inborn ! - Persona

Chronique CD album (38)

chronique Inborn ! - Persona

Avec Inborn !, on sent que l’on a affaire à des gens bien élevés, pétris d’éducation et d’études.  Non que les descendeurs de lignes de basses profondes un peu boueuses soient des analphabètes, mais ici la manière d’aborder la musique et les thèmes choisis renvoient à un certain savoir. C’est comme ça dès les premières notes, nous sommes baignés dans un bain de connaissances.

 

Il y a bien sûr les vagues connaissances, puisées dans l’Electro branchée, quelques riffs magiques maintes fois posés sur le métier. Des connaissances sûres dont un grand pan de l’histoire «Goth/New-Wave ». Bon, en Finlande, ils appellent ça The Rasmus… Un chant maniéré, des riffs solides bien que peu porteurs, du synthé abondant, et une rock’n’roll attitude bien studieuse. Là où les voisins du Grand Froid nous présentaient des propos bien crétins, les luxembourgeois (hé oui) nous la jouent historiques et précis... Renforçant derechef l’approche scolaire. Comme c’est très bien fait, bien pensé, bien joué, bien produit, j’en vois déjà qui vont s’enflammer sur un « renouveau » de la musique actuelle. Et oui, on aimerait aussi, mais nous savons que tout a déjà été dit et qu’il y’aura toujours un scribouillard planqué derrière son écran qui va sortir la référence adéquate.

 

C’est là qu’Inborn ! est intéressant, dans sa croisade contre la génération Facebook, la leur. Ils sont déjà fatigués des réflexes « clic j’aime ça », de ce partage incessant de photos des copines en petite culottes,  des statuts vides de sens.  Sans crier au loup, ils préfèrent en faire de la musique et s’en inspirer. Le groupe ne dénonce pas ces pratiques – il en use aussi - mais en parle sans détour, dans un sursaut de conscience salutaire. Histoire d’embrouiller les pistes, c’est le personnage de Dorothy Hale, actrice de seconde zone des années 20 qui a partagé plus que des papouilles avec Frida Khalo, qui est mise à l'honneur.

 

 

Lorsque Dorothy (Donovan de son vrai nom) se jette dans le vide (du seizième étage de l’Hampshire House à New-York)  à l’âge de 33 ans, Claire Booth Luce, une actrice amie de la défunte, demandera à l’artiste peintre d’en faire une toile. Bien que Luce voulut détruire l’œuvre, la peinture continue à circuler de par le monde lors d’expositions consacrées à la mexicaine.

 

Tout au long de ce Persona, Inborn ! s’inspire de ce personnage tragique pour mettre en évidence les enjeux de l’apparence et de la réalité. Hale étant d’une beauté renversante mais n’ayant que peu d’apports pour devenir une bonne comédienne, elle ne tournera que deux films. A l’opposé, Persona  prendra tout à fait le chemin inverse devant assurer une belle pérennité aux luxembourgeois. On commence par la prod,  bien ricaine, qui fait dans l’efficace et le rentable. C’est Ross « Klaxons-mais-aussi- At the Drive-In » Robinson qui s’y colle. Les compositions tiennent bien la route et évidemment la voix androgyne de Cédric – Château- joue un rôle prépondérant pour mener l’affaire. Timbre et gouaille très accrocheurs. Pour les distraits, on est dans une formule Electro solide parsemée de guitares parfois Metal,  souvent bien tempérées… Et derrière ça tourne fort bien.


Si vous n’êtes pas familiers du genre, écoutez sans crainte, vous passerez un bon moment.

photo de Eric D-Toorop
le 28/09/2011

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