Interment - Scent of the Buried

Chronique CD album (39:39)

chronique Interment - Scent of the Buried

C’est vrai: les chroniques de skeuds de bon vieux Swedeath se font de moins en moins fréquentes sur CoreAndCo. Pas que l’on n’aime plus ça, oh non. Mais le cadre artistique super figé dans lequel s’inscrit toute nouvelle production du genre implique que la chose tourne forcément assez vite en rond. Et il faut bien reconnaître que ces dernières années, les nouveaux albums labellisés « Old School Stockholm Death » étaient au mieux bien gaulés, au pire plats et copie-conformisés. Soyons honnêtes les copains: ça fait un sacré bail que l’on n’a pas ressenti le doux frisson de la nouveauté jubilatoire, du petit truc en plus qui donne envie d’y croire plus que de raison. Sans parler de l’absence totale d’un nouvel « album de référence » – avec les tubes et la personnalité propre qui caractérisent ce genre de sortie inespérée. De nos jours, le bon album du genre est fait par des élèves appliqués, passionnés, débordant d’énergie, connaissant leurs leçons sur le bout des doigts… Mais plus vraiment par des créateurs, des visionnaires, des petits génies. D’où un essoufflement relatif de ce microcosme commençant à growler en rond, essoufflement parallèle à celui de notre enthousiasme.

 

C’est dans ce contexte peu propice à l'exaltation que nous arrive Scent of the Buried, 2e véritable album d’Interment en… 26 ans. Parce que oui, ces Suédois font eux aussi (… c’est pas comme si on nous faisait le coup pour la 1e fois!) partie de la "grande famille" des pionniers qui étaient là dès le début mais qui passaient plus de temps à échanger leurs Paninis en double (les autocollants, pas les sandwiches!) qu’à aller enregistrer des albums. Après 3 démos, 5 splits, 2 compils et un 1er album sorti en 2010, les vétérans – parmi lesquels des ex- ou non ex- Centinex, Demonical, Dellamorte, Regurgitate, Insision… La Suède, quel beau pays! –  remettent donc le couvert, et ceci avec une patate tellement patatissime qu'initialement j'ai dû lâcher un « Damned: ces p’tits jeunes ont la niaque des débuts du genre! ». Si si, « p’tits jeunes ». C'est que ça doit conserver de riffer avec des grattes en plomb dans les brumes spectrales de cimetières fangeux!

 

Interment, donc, est un ramassis de vieux briscards qui cavalent pied au plancher (en écrasant la fameuse pédale HM-2 d’accélérateur) avec l’impulsivité de jeunes ados ayant un gros paquet de testostérone trépidante près à leur exploser dans le caleçon. Evidemment, pas de fantaisie ni de scoop: enregistré comme de bien entendu avec Tomas Skogsberg aux Sunlight Studios, tout ça sonne à 85% comme du Entombed des origines (quoi qu’on entende un peu de distorsion Stoner par 2 fois lors de leads) et à 15% comme du Dismember de la même cuvée. D’ailleurs vétérans ou non, petit coup de gueule: les « clins d’œil » sont parfois un peu trop flagrants. Comme la lead au début de « Nailed to the Grave » qui louche trop franchement vers « Left Hand Path ». Comme ce break à 1:48 sur « Rise of the Dead », directement puisé chez les mêmes. Ou encore comme le tout début de « Repugnant Funeral », copié-collé sur celui de « Soon To Be Dead »…

 

Mais on fera comme si on n’avait rien vu. Parce que le groupe nous donne de vraies belles occasions de nous pourlécher les babines. Ceci dès le très bon « Death and Decay », qui bouillonne d’énergie et balance à la pelle mélodies et refrains qui accrochent. Puis sur le morceau-titre dont le refrain punky ranime le volcan que l’on croyait trop vieux. Sur « Rise of The Dead », qui claque bien fort le beignet, avec une fois encore un refrain à la mélodie imparable, des couplets pied au plancher, et une lead qui se démarque joliment, vers 1:57, dans un registre ambiancé et catchy pas vilain. Et puis sur « Repugnent Funeral », qui sprinte et sprinte et sprinte, y compris à l'occasion d’un rapide enchaînement de soli de folie. Par contre c'est vrai: « Chalice of Death » et « Dawn of Blasphemy » ralentissent un peu le tempo, et « Nailed To The Grave » n’offre pas le grand final qui aurait permis à l’album d’atteindre un 8/10 plus à même de démarquer la formation de ses nombreux congénères. Mais l’impression d'ensemble reste quand même sacrément bonne, et l’auditeur – du coup – convaincu.

 

... C’est que le swedeathster a besoin d’un petit Scent of the Buried de temps en temps, pour garder la foi. Alors merci mille fois messieurs!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Tu commences à perdre la foi dans la scène Swedeath? Tu ne vois rien de neuf à l’horizon, si ce n’est une éternelle resucée de la dizaine d’albums de référence pondus par les Grands Anciens? Alors essaie Scent of the Buried, rejeton 100% pur gras de vétérans animés par un appétit que l’on croyait l’apanage d’une jeunesse impétueuse et remontée comme une horloge biologique à peine pubère. Cela suffira à remettre de l’essence dans ton moteur pour au moins quelques mois…

photo de Cglaume
le 21/06/2016

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 21/06/2016 à 12:25:40

Ben le swedeath revient en force là.

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