Iron Maiden - Somewhere in Time

Chronique CD album (51:24)

chronique Iron Maiden - Somewhere in Time

Non, ne cherchez pas: il n’y a aucune mystérieuse logique cabalistique derrière le fait d’embrayer le pas de mon collègue Xuartec – qui vous parlait il y a peu de The Book Of Souls – avec la chronique de Somewhere in Time. On aurait voulu couvrir exhaustivement la discographie des Anglais, on aurait attaqué par le fondateur Iron Maiden, avec le sulfureux Number of The Beast, dans la démesure de Powerslave, ou à la rigueur en prenant comme angle d’attaque le retour réussi Brave New World. Sauf que l'on n'a pas vraiment prévu de s'atteler à cette tâche de Romain. Si c’est le 6e album d’Iron Maiden qui vient se rappeler à votre bon souvenir en ce dimanche plein de lumières clignotantes, c’est la faute à la réédition des premiers albums du groupe (celle de 1998, dans une version remasterisée, avec plage CD-Rom et tranche des CDs formant – quand ils sont collés côte-à-côte – la pochette du tout premier opus) qui m’a donné l'occasion d'en racheter certains – dont le présent opus – que je ne possédais jusqu'alors que dans un format K7 usé jusqu’à la moelle (parfaitement Petit Scarabée: les vraies K7 avaient des os... Non?). Et ce n’est qu’aujourd’hui – heureux hasard du calendrier chroniquatoire – que l’objet rejaillit du haut de la pile des « achats mis de côté pour plus tard »…

 

Du coup, me suis-je dit, autant en faire profiter les copains qui – c’est vrai – parfois s’emmerdent le dimanche, quand la partie de Scrabble s'éternise, et que « scrotum » ne trouve sa place sur aucune des cases « Mot compte triple » restant inoccupées.

 

D'autant que tout compte fait, Somewhere in Time est un album tout particulièrement intéressant pour commencer à remplir les trous de la Discographie de Fer au sein de votre webzine-préféré-mais-si-voyons. Car non seulement il est caractéristique du son et de la patte Maiden – la basse de Steve Harris qui fait Tagada-Tagada, là, juste devant / les twins qui jouent à frotti-frotta pour appuyer ces élans magnifiquement épiques / les récits de Sir Dickinson contés avec cette emphase théâtrale et ces trémolos typiques –, mais il est également vecteur de nouveautés objectives tout autant que de changement dans la continuité. Du côté des gros coups de peinture, on ne peut manquer de citer l'évident renouvellement de l’imagerie, celle-ci étant pour l'occasion projetée dans un univers futuriste via une magnifique pochette débordant de références, cette première expérience préparant la voie pour les Final Frontier et autres Futureal (... mouais). Par ailleurs on ne pourra manquer d’évoquer les nappes de synthé qui font ici leur toute première apparition. A ce propos, si l’instrument est incorporé avec intelligence dans l’univers musical du groupe – il ne vient pas, ouf!, le dénaturer –, on se surprend tout de même, par moment, à songer: « Tiens, ils n’auraient pas un peu trop écouté Van Halen ou Europe ces derniers temps nos zoziaux? ».

 

Au chapitre du « changement dans la continuité », ce qui saute aux yeux c’est que ce 6e opus continue dans la voie des morceaux épico-progressifs à rallonge (une seule piste fait moins de 5 minutes ici, et 3 dépassent les 7 minutes), le pic étant cette fois atteint sur « Alexander The Great », longue pièce historico-romanesque concluant l’album sur un joli crescendo, avec pour commencer 4 minutes d’un « Heavy à la Grand Papa » classique mais pas transcendant, pour sortir enfin les canons à paillettes  sur une grosse 2e moitié bien plus inspirée, lors de laquelle le Club des 5 nous montre pourquoi ce sont bel et bien eux les Boss!

 

Mais plutôt que d’aborder la tracklist par son extrémité caudale, rappelons que, certes, globalement cet album contient peu de morceaux... Mais que du coup, le superflu n'y a que peu droit de cité. Quoique j’avoue volontiers que « Déjà vu » m’en titille une sans faire frémir l’autre, le groupe semblant vouloir justifier le titre de cette compo en s’auto-parodiant sans réussir à insuffler du frais dans sa popote. C’est déjà mieux – mais finalement pas tant que ça – pour le 2e single extrait de l’album, « Stranger in a Strange Land », que je trouve un peu court (… jeune homme!), noyé dans les nappes de synthé, et plus axé vieux Hard Rock que Heavy fougueux.

 

Par contre sur les 40 minutes restantes, c’est le panard, le Festival des Grands Classiques avec majuscules de série... Et dans le palmarès on trouve bien sûr 1) le morceau-titre (pas le meilleur, néanmoins, dans mon classement). 2) L’excellentissime « Wasted Years », avec son riff mortel qui pique direct' au vif. 3) « Seas of Madness », plus classique, mais recèlant un refrain superbe. 4) Un « Heaven Can Wait » à la fois frais et acéré (… mais qui pâtit un poil de la comparaison que je ne peux m’empêcher de faire, sur le refrain, avec son homonyme figurant sur le 1er Gamma Ray – bah oui, j’ai découvert celui-ci en premier). 5) Et enfin – vu qu’on a déjà causé d’« Alexander The Great » – le flamboyant « The Loneliness of the Long Distance Runner », à la grâce et la classe de pur-sang de compète. C'est bien simple: prenez n’importe quelle paire de morceaux parmi ces 6 titres, balancez la sur n’importe quel album médiocre de Metal affilié à la NWOBHM, et vous en faites un petit classique!

 

OK, si vous n’avez  jamais entendu parler d'Iron Maiden, rien qu'à cause de l’inclusion nouvelle du synthé, ce n’est pas l’album que je vous recommanderais naturellement pour démarrer votre quête de l’"autre" Dame de Fer d’outre-Manche... Bien qu’il compte sans doute parmi les tous meilleurs albums du groupe. Mais bon, un petit Powerslave sera encore plus indiqué pour vous initier aux joies du royaume d'Eddie. Ou alors carrément la quasi-compil’ Live After Death (… tiens, en voilà un live d’anthologie qu’on avait oublié de citer dans la shortlist nichée au sein de la chro de Live At The Brixton Academy!). Ce qui n’empêche que cet opus compte sans doute parmi mes 5 sorties préférées de la Dickinson & Harris family. Allez les vieux, les gosses prennent le goûter: c’est le moment où jamais de vous repasser cette bonne vieille galette trop longtemps délaissée au profit du Death qui vomit et du Black qui vagit. A l’instar du visionnage de Retour Vers le Futur, c’est le genre de voyage temporel qui fait sacrément – et sainement – rajeunir…!

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Pistolet laser à la pogne et corno-fulgure en action, Iron Maiden demeure cette increvable machine à tubes épiques et flamboyants qui, en cette 2e moitié des 80s, a tout naturellement pris la tête de la vague NWOBHM. Et ces ajouts de nappes de synthé n’arrivent pas à érafler un blindage en béton fort de tueries comme « Wasted Years » et « The Loneliness of the Long Distance Runner ».

photo de Cglaume
le 20/12/2015

4 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 20/12/2015 à 12:47:29

Ma première K7.

Xuaterc

Xuaterc le 20/12/2015 à 13:02:26

Stranger in a strange land
Land of ice and snow
Trapped inside this prison
Lost and far from home...

Dans mon top 5 perso itou

S1phonique

S1phonique le 06/01/2016 à 13:00:01

Wasted Years ! Ze Générique télé de l'émission de clip de "ouarderoque" M6 ^^

Goret du Nord

Goret du Nord le 24/09/2021 à 12:52:12

Meilleure cover pour le meilleur Maiden, un poil devant Piece of et Number... Le son, les compos, l’ambiance Cyber, les refrains addictifs, le final épique... tout y est !!!!

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