Kwarantyne - Créatures EP

Chronique CD album (19:12)

chronique Kwarantyne - Créatures EP

À l'écoute de ce Créatures, je me dit que je suis peut-être tombé sur le pendant belge de Coredump. Cette même démarche de proposer avec beaucoup de dogme, un ensemble qui est immédiatement identifiable et de le porter haut avec fierté. On ne révolutionne rien du tout chez Kwarantyne, mais on apporte quelques petites touches dans les arrangements pour que cela passe bien.

 

Kwarantyne évolue dans un metalcore bien nerveux, dans la lignée de Lofofora, Tagada Jones, et Black Bomb A. À l'instar des glorieux aînés, le propos est politiquement engagé. Les textes dépassent la loi du slogan, de peu, avec un thème majeur sur la condition humaine. Ah, l'Homme avec un grand H et ses petites roubignolles, toujours fort occupé à essayer d'être Maître du Monde. Ce n'est pas le choix du groupe, mais si on prend les textes au 4iè degré, il y'a une belle ironie mordante. Bon ici pas de maîtrise, il s'agit d'un engagement au premier degré. - La Haine se propage...- tout ça quoi...

C'est par la voix de l'acteur belge, Vincent Grass (la voix de l'agent Smith dans Matrix) que démarrent les hostilités froides, sans humour (un comble pour un groupe belge). Ça joue sévère et vite, Gerry D qui est responsable des arrangements s'en donne à coeur joie pour avoir le rendu le plus efficace, immédiat, possible. La section rythmique recrutée pour l'occasion est très appliquée et besogneuse. Sponge, le frontman, aborde la condition de la femme, la massacre des animaux, la supériorité supposée de l'Homme, avec beaucoup de convictions. Et forcément, t'as l'impression de te faire engueuler pendant 20 minutes.
Le propos pourrait être plus percutant avec un peu de nuances mais le vrai problème pour Kwarantyne (tout est relatif), c'est que le metalcore n'a plus la côte, le même EP publié 10 ans auparavant est assuré d'un carton.

 

Au final, Kwarantyne me laisse la même impression que pour le dernier Coredump, - j'y reviens -, musicalement abouti, sûr de son fait et avec pas mal de passion engagée. Et il y'a fort à parier que lorsque le groupe en aura assez du rock'n'roll circus, les sandwich à la station essence, les gobelets de bière tiède, et les salles humides, ils raccrocheront, avec soulagement et la sensation du devoir accompli. Sponge devrait alors prendre du plaisir à déverser le reste de sa bile dans des bouquins. Il en a encore sous le stylo.

photo de Eric D-Toorop
le 07/10/2013

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