Kyrest - Fractures

Chronique Vinyle 12" (23:51)

chronique Kyrest - Fractures

Bon, pour le coup, on va aller au vif du sujet de manière didactique :

-       crust / hardcore épique et mélodique

-       chant hurlé et grave dans la pure tradition Tragedy-enne

-       des titres qui dépassent que très rarement les 3 minutes

-       un artwork sombre, en noir et blanc, aux antipodes de ce qui se fait d’original dans le style.

 

Voilà, c’est bon, on tient la substantifique moëlle de ces 8 titres, merci, au revoir.

 

Ou pas…

 

Parce que ouais, vous vous doutez bien que si je me décide à vous parler de ce disque en particulier sans l’avoir au préalable suggéré à certains de mes collègues qui sont bien plus au fait de ce qui se fait en matière de musique violente à patch et à bière, c’est qu’à mon sens, il recèle un petit quelque chose de bien particulier.

 

La première chose qui nous percute comme un TGV lancé à pleine vitesse et ce, dès les premières minutes de ce disque, c’est cet aspect épique et mélodique que je survolais donc plus haut. En effet, loin de stagner dans le marécage abrasif des poncifs du genre, le quatuor teuton pousse la formule bien plus loin que la majorité des groupes du genre, même les plus mélos (oui, je repense à Tragedy). Chaque compo comporte au moins son petit riff à trois accords avec les harmonies qui vont bien, quand il est pas carrément question d’une progression mélodique en bonne et due forme.

 

Mais ce qui rend cette tambouille carrément alléchante, c’est la compatibilité de ces mélodies avec le cahier des charges inhérent au petit monde tactiturne du crust hardcore sombre à pochette en noir et blanc. En effet, loin d’assouplir la formule et de lui faire perdre en acidité, cette omniprésence des mélodies densifie le propos et le rend peut être encore plus violent et radical. Je me rappelle encore la claque monstrueuse que j’ai pu me prendre à l’écoute des premiers Tragedy ou de la discographie de Catharsis. Mais surtout, je vois maintenant ce disque à la lumière de tous ces groupes de crust d’aujourd’hui qui flirtent plus volontiers avec la dissonance, les apports black metallisant, et la violence frontale, et je me dis que putain, c’est vraiment rafraichissant de s’envoyer un disque comme celui-ci de nos jours et ce, malgré pas mal de faiblesses.

 

Parce que oui, parfois, les allemands en font trop, flirtent avec la justesse dans leurs mélodies, poussent un peu trop loin l’aspect épique. Mais, une fois de plus, si c’est le prix à payer pour se dédouaner d’un trop plein de croix renversées, de références maladroites à un occultisme facile et d’une violence vidée de sens, je veux bien ouvrir mon porte monnaie… Et vous feriez bien d’en faire autant.

photo de Swarm
le 02/12/2013

4 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 02/12/2013 à 13:59:11

Tu sais ce qu'il te dit "le marécage abrasif des poncifs du genre" ? :)
Sinon je vais pencher sur ce groupe alléchant sous peu. On en reparle...

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 02/12/2013 à 21:58:23

Un poil trop Neo pour moi. Mais y'a de bons morceaux (Atla's Fear en tête) et surtout un son de basse très respectable...

daminoux

daminoux le 20/12/2013 à 13:24:26

Ba justement j'adore. c'est violent, mélodique, intense.. du neo-crust quoi. pour les fan de ce type de crust foncé sur protetant.

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 21/12/2013 à 13:52:25

Récemment, en Neo THE HUNT les enfonce, avec une main dans le dos. Tu devrais essayer daminoux.

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