Loudblast - Frozen Moments Between Life And Death

Chronique CD album (41:45)

chronique Loudblast - Frozen Moments Between Life And Death

Loudblast revient, Loudblast revient, Loudblast revient parmi les tiens… 

 

Bah oui, c’est que je me suis pris une bonne grosse bouffée d’enthousiasme dans la truffe lors de l’annonce de la sortie de ce Frozen Moments Between Life And Death. Faut dire que mes tendres années ont été bercées au son de Disincarnate (l’une de mes toutes premières copies K7 en death), Sublime Dementia (l’un des tous premiers CDs achetés avec mes deniers propres) et Cross The Threshold (mon premier cadeau de Noël avec des bouts d'fesses sur la couv’). Bon OK, j’avais un peu perdu la foi le temps d’un Fragments pas forcément trépidant, et si j’avais bien apprécié le titre « Pain Brothers » jeté en pâture sur je ne sais plus quel sampler, le concert de critiques mitigées qui avait accueilli Planet Pandemonium m’avait découragé d’y placer de maigres économies. Heureusement, les premières chroniques accueillant ce tout nouvel opus sont bien plus enthousiastes, yeepeeeeee!, ça sent la grosse injection de madeleine Proust ça!

 

Mouaif, bon... Coupez! On la refait: mauvais départ.

 

…Parce qu’en fait de bain de jouvence euphorique, ce Frozen Moments Between Life And Death a plutôt été l'occasion d'une soupe à la grimace. Bon ok je suis un peu dur: c'est le contre-coup de la déception, que voulez vous... Faut dire qu’après N passages sur la platine qui m’auront assez peu remué le dedans du slip, les séances d'écoutes attentives ont fini d'enfoncer le clou: Loudblast 2011 aime son death retors, sombre, lancinant, voire tortueux et dissonant... Et au final le bilan n'en est que plus bof. Certes cette caractéristique n’est pas nouvelle-nouvelle, mais sur les œuvres passées des lillois, les titres avaient ce je ne sais quoi en plus qui permettait de transcender et de faire briller le tout. Là, on reste trop souvent les 2 pieds dans la fange, la morve au nez. Mais laissez-moi vous faire toucher du doigt ce qui me défrise. Tiens, écoutez voir le début de « The Bitter Seed »; vous entendez ce départ plein d’entrain – assez classique certes, mais sans heurt et sans reproche? Là on est d'accord: ‘y a bon! Mais soudainement, vlan, dès 0:18 survient l'exemple typique de ce qui me hérisse le poil chez le Loudblast 2011: et vas-y que je te ralentis et que je t’entortillonne la sympathique mélodie dans une mélasse funeste. Heureusement que les loulous repartent de plus belle quelques secondes plus tard! Sauf que ce n’est pas le cas à chaque fois malheureusement…

 

Tiens, puisqu'on est parti là-dessus, continuons donc le tour d'horizon des débuts de morceaux – ceux-ci étant assez emblématiques de la tournure globale qu'ont pris les événements: « Frozen Moments Between Life And Death » commence sur des cordes lugubres et pleureuses, tandis que sur l'entame de « Emptiness Crushes My Soul » on a l’impression d'assister à une fin de morceau tristounette. Sur « Towards Oneness » ça carbure d’entrée, certes, mais en compagnie de grattes pleines de vicieuses dissonances... Quant à « Nosce Te Ipsum », il démarre bien sur un peu de groove, mais un groove pessimiste engoncé dans une dynamique qui nous tire vers le bas… Bref, tout ça est bien triste, bien revêche, bien irritant: ça manque d’entrain, d’un souffle d’air frais, de riffs francs du collier et d’une rythmique pêchue qui nous donneraient envie de bouffer la Terre entière, plutôt que de nous laisser ainsi sombrer dans les sables mouvants d’une morosité poisseuse…

 

Et donc plouf, le premier tiers de Frozen Moments Between Life And Death (qui pourtant comprend le morceau titre et la déclaration d’intention qu’est censé être « Never Ending ‘blast ») passe assez mal, malgré quelques bons moments qui ne suffisent cependant pas à rectifier le tir. Heureusement, Loudblast n’a pas entièrement perdu de la superbe qui l’avait mis tout en haut du podium hexagonal le siècle passé, et la suite nous redonne enfin le sourire. Ainsi « Cold Blooded Kind » est le signal qui déclenche l’apparition d’une large banane sur le devant de nos trognes, les quelques sombres tonalités présentes ici étant magnifiées dès 0:28 à coup d’un groove Trepaliumesque, puis via une mélodie et un refrain grandioses où l’on retrouve la vision, la grandeur, l’élan de l’ancien combo qu’on croyait trop vieux. Chouette, la bande à Mr Buriez semble avoir enfin envie d’en découdre! Arrive ensuite « Towards Oneness » qui – malgré quelques tortillons introductifs peu engageants – vient rapidement nous botter le popotin, notamment lors d’une monumentale démonstration de puissance qui surgit à mi-course (viens prendre ta claque à 2:20!). « The Bitter Seed » continue lui aussi de maintenir le cap, même si on regrettera quelques incursions du côté gris-déprime de la Force. Puis la fin redevient plus contrastée, entre un « Nosce Te Ipsum » faiblard, un « Hazardous Magic » qui rappelle un peu la période Disincarnate sans pour autant casser la baraque et, heureusement, un « To Bury An Empire » qui clôt l’album sur une splendide pièce instrumentale – ah les renards! – teintée de nostalgie.

 

Que rajouter à cela? Que je suis un peu tristoune, c’est clair, mais que bon, l’un dans l’autre, le bilan n’est pas si négatif que ça. En effet, sur une poignée de morceaux dignes des classiques d’antan,  Loudblast nous prouve quand même que la flamme brûle toujours, et que les noirs recoins que nous fait un peu trop abondamment visiter ce nouvel opus ne consistent peut-être qu’en une simple étape sur un chemin qui pourrait bien les ramener à nouveau vers les hauteurs olympiennes où ils évoluaient jadis. Alors on y croit et on tempère un peu nos ronchonneries! Non mais.

 

PS: A noter que le CD est accompagné d'un DVD offrant à voir la prestation du groupe au Hellfest 2010

 

 

 

La chronique, version courte: un retour sous le signe d'un death metal peu véloce, sombre et retors. Petite déception, magré de bonnes choses...

photo de Cglaume
le 13/09/2011

3 COMMENTAIRES

Kurton

Kurton le 14/09/2011 à 20:28:40

Peu d'entouthiasme sur la toile pour ce retour tout de meme...

cglume

cglume le 15/09/2011 à 06:24:57

Quand même:
Metal Sickness 17/20
Metal France 4/5
Metal Impact 4/5
Metalorgie 16/20
U-Zine 8/10
VS Webzine 16/20

l'ogre doux

l'ogre doux le 15/09/2011 à 11:27:30

Et bien moi il me plait bien cet album sans pour autant me retourner le cerveau. Du bon metal authentique avec une vrai personnalite!

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