Magnum Carnage - More Unreal Than a Box of Precious Metal and Radioactive Ore

Chronique CD album (1:08:25)

chronique Magnum Carnage - More Unreal Than a Box of Precious Metal and Radioactive Ore

Comprenez-moi: cet album me faisait salement de l’œil. Que dis-je de l’œil? Du pied, ouais! Et au vu et au su de tous en plus! Non c'est vrai: un titre comme More Unreal Than A Box Of Precious Metal And Radioactive Ore, c’est pas honteusement aguicheur comme appât à nawakophile peut-être? Surtout que ce message est hurlé du haut de la pochette couleur « rose barbare » d’un album de black expérimental en provenance d’Hawaï. Et que la tracklist arbore de croustillantes insanités comme « Demon City Honolulu », « Xmas Fight Song » ou encore « Video Game of the Gods ». Et qu'avantgarde-metal.com – le site des groupes de metal qui tentent des trucs chelous – en parle en des termes ma foi relativement laudateurs.

 

Alors vous pensez bien que j’étais obligé de craquer…

 

… Et puis ce sont mes oreilles – rapidement suivies par mes nerfs – qui ont craqué. Parce que plutôt que de torturer ses prisonniers en les exposant à du Metallica, du Deicide ou du Skinny Pupppy, l’armée US serait sans doute été beaucoup plus inspirée en utilisant du Magnum Carnage. Pourquoi? Attendez voir que je vous liste les charges retenues contre le groupe – réduit pour cet album à l’état de one-man band, fait que nous ne retiendrons pas au titre des circonstances atténuantes:

 

1) massacre rythmique : Mesdames et Messieurs les jurés, sachez que la Boite-à-Rythmes assise dans le box des accusés est omniprésente sur les 22 titres de l’album, franchement en avant dans le mix, et programmée avec la finesse d’une armée de Gremlins dévastant une pâtisserie-confiserie-sex-shop.

2) torture de cordes vocales en réunion : Monsieur le Juge, sachez que quand Kai, the-man-behind-the-band, ne se lance pas dans des gargouilleries robotiques black/indus à la Gloomy Grim (bon, là encore, ça passe), il nous assène un chant clair digne d’une éponge sous Xanax, le phénomène s’alourdissant encore parfois de l’utilisation de trémolos vocodés qui mériteraient – greffier, veuillez noter s’il vous plait – la mort par visionnage en boucle de la dernière saison de « La Chance Aux Chansons »

3) non-assistance à espace sonore en danger : certes, on me rétorquera « contraintes financières », « situation insulaire », et blablabi et blablablère… Mais rien n’excuse vraiment cette production viscéralement moisie (… les guitares!), ce mix qui place la BAR et le chant sur le pont tandis que les pistes de gratte sont planquées sous le tapis, et ce mastering… inexistant!

4) détournement de clavier : gros doigts graisseux, plages atmo-SFisantes de jeu vidéo low cost, sucre qui colle aux dents et aux oreilles… Quand il montre le bout de son nez, il est dur de ne pas céder à l’envie de tirer sur le pianiste!

 

C’est vrai, la Défense nous rappelle à juste titre que le guitariste est plutôt généreux, et relativement compétent. Mais le son moisi qui lui est alloué, une tendance certaine à en faire trop et un grain synthétique-raplapla nous rappellent bien trop cruellement le souvenir douloureux du Illuvatar  de Pierre M.E. Reverdy… En beaucoup moins bien qui plus est! Je te dis pas la cata'. Bref. Alors certes, Magnum Carnage sort des sentiers battus, et se fait aussi régulièrement qu’explicitement nawak. Mais on est ici à des années lumières qualitatives d’un Sigh. Et la vérité c’est que, si l’on reste curieux le temps des 3-4 premiers morceaux, ce black-pop-symphonic-nawako-SF en carton irrite puis endort aussi sûrement qu’un exposé de Frédéric Mitterrand sur les Habsbourg.

 

C’est vrai, ça fait beaucoup de lignes pour, finalement, ne pas dire grand-chose de plus que « Pouah ! ». Mais il fallait mettre en garde la nawakosphère – même si le système digestif de ses membres en a vu d’autres! Et puis de fait, ça ne devrait pas troubler plus que ça le père Kai. Il nous le dit lui-même au sein du titre « Temple Of Doom »:

 

I don’t care if you don’t like it.

I don’t care if it’s out of tune.

I don’t care if it’s out of time.

I don’t care if you don’t care.

I don’t care if you don’t buy it.

I don’t care if you download it.

 

Alors bon, autant faire œuvre de salubrité publique...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: de la grosse BAR programmée avec les moignons, un synthé rose-chamallow qui vomit des fleurs de l’espace, un son trve-Playskool en carton pour un album de nawak-sympho-heavy-SF-black pousse-au-suicide. Je pense que même sans trop chercher, vous trouverez mieux en magasin…

photo de Cglaume
le 20/03/2014

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