Major Cooper - The Sun Still Rises in the East

Chronique CD album (23:30)

chronique Major Cooper - The Sun Still Rises in the East

Peut-on parler de nostalgie lorsqu'on regrette une période que l'on n'a pas connu ?
Cette question récurrente apparaît à chaque fois qu'une galette "militante" des 90's se pose sur ma chaîne hi-fi.
Peut-être est-ce par idéalisation, ou alors parce que les passionnés de cette "époque-pas-si-lointaine" ont encore le feu en eux et m'ont transmis cet amour.

Toujours est-il que le souvenir de cette décennie est encore bien vivant dans les Vosges de Major Cooper. Certaines mauvaises langues diront que les nineties sont le présent vosgien.
Le groupe tend même le bâton pour se faire battre avec une très belle photographie en guise de pochette qui ne sera pas sans rappeler l'affiche des Présidentielles de Mitterrand en 1981.

D'ailleurs, « La force tranquille » n'est pas ce qui caractérise au mieux Major Cooper.
Si le groupe est capable d'avoir ses sursauts de nervosité, il passe surtout maître ès morosité.
Après avoir pris le temps de digérer ses influences nées il y plus de deux décennies, le groupe explore sa vision du rock teinté d'emo.
C'est beau, c'est classe, ça marche à toutes les écoutes.

En piochant ça et là on retrouve des sonorités nées d'un amour intense et prolongé pour des groupes tels que Sunny Day real estate (toutes périodes) et même Weezer pour ses côtés pop, Major Cooper laisse surtout parler sa sincérité.

Le voilà le principal ressenti à la fin de cet album. Le coeur et les tripes ont parlé pendant 23 belles mais trop courtes minutes.
On reconnaît bien là une production, un son et une authenticité qui s'inscrivent dans cette étrange ère passée qui a vu le sac banane roi, ou le t-shirt Waikiki comme marque de bon goût.

Les arpèges appuient sur le nerf lacrymal, les riffs vous secouent et ne sont pas prêts de sortir par là où ils sont entrés.
Au sens aigu de la mélodie musicale, s'ajoute un jeu de batterie sec, direct, parfois même brut. Quant à la basse, qui a toute la place qu'elle mérite pour s'exprimer, elle alterne la rondeur pour offrir un peu de « chaleur » aux compos et la lourdeur (offrant parfois de la« gravité »).
On retrouve alors toute l'énergie du trio : cette formule mathématique à la fois simple mais si parfaite pour le rock.

Mais Major Cooper est aussi un groupe qui laisse parler une certaine fragilité, une grande mélancolie. Ce n'est pas sur les parties où les cordes vocales sont le plus poussées que le charme agit particulièrement : c'est sur chaque mot.
A la recherche de la bonne mélodie, cette fois-ci vocale, les mots sont parlants pour des lignes de chant parfaitement choisies.
 

Alors qu'un magnifique interlude, dangereux pour les consommateurs de Xanax, s'incruste au milieu de ce 7 titres, on découvre un groupe capable de toucher avec une montée post-rock d'une minute 30.
Un mini album prenant, parlant, touchant avec des titres toujours courts, allant à l'essentiel, sans s'apesantir sur des détails. Des morceaux pourtant loin d'être si simples, les vosgiens réussissant à surprendre, changer d'ambiances sans jamais dépasser les 4 minutes.

« The sun still rises in the East » nous abandonne sur un magnifique double finish.
« Sleepwalker's memories » pourrait devenir la définition rock du spleen, alors que «Shifumi» sonne comme l'aboutissement d'une recherche mélodique parfaite avec une fin douce-amère.

Une conclusion que l'on s'empressera de réentendre en profitant du reste de l'album, l'option « repeat » étant une option disponible sur toutes les platines depuis les années 90's...

photo de Tookie
le 17/07/2014

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