Meinhof - 8 Drops Of Blood

Chronique CD album

chronique Meinhof - 8 Drops Of Blood

 Il me paraît indispensable avant de débuter réellement cette chronique d'éclaircir quelques points concernant le nom à consonance allemande de ce groupe basé à Londres.

Ulrike Meinhof fut une journaliste allemande avant de devenir en 1970 un bras armé de la Fraction Armée Rouge surnommée la Bande à Baader. Arrêté e en 1972, condamnée à huit ans de prison en 1974, elle est retrouvée pendue dans sa cellule en 1976.

Diabolisée ou élevée au rang de martyre, Ulrike Meinhof demeure une personnalité controversée.

Pour les plus jeunes, la Bande à Baader mena de 1968 à 1998 une guérilla urbaine pendant ce que l'on appela « les années de plomb ». La RAF (Rote Armee Fraktion en vo) est le plus souvent considéré comme un mouvement terroriste d'extrême-gauche.

 

Revenons maintenant au groupe en question. Tout d'abord, le trio se défend de faire l'apologie de la violence pour une quelconque cause religieuse ou politique.

Le message et la musique de ses membres sont agressifs. Ainsi ce nom à l'origine allemande et sa symbolique leur paraissent tout simplement appropriés à leur genre musical.

 

Meinhof commence ses méfaits dans la scène underground electro avant de se rendre compte que le mouvement est un ramassis de poseurs. Leur musique doit donc changer.

A la fin des 90's, la scène anarcho-punk semble en déclin et vidé de sa hargne. Qu'importe, les membres fondateurs de Meinhoff, Rosy et Jerek, reviennent à ce qu'ils considèrent comme leurs racines : le Punk, arguant que ce style demeure encore une menace pour le système.

Je signale au passage que ces renseignements peuvent être retrouvés sur le site du groupe où ses convictions sont expliquées et détaillées de façon très raisonnée.

Plus intègre et sincère, tu manges ton camembert, la tête à l'envers.

 

Sombre et brutal, voilà deux adjectifs qui collent parfaitement à la musique de Meinhof. Nul trace ici de clichés ou de provoc à deux shekels, les membres de Meinhof ne sont ni Poelvoorde, ni Dupontel. Proche de formations comme Behind Enemy Lines en plus primaire, Meinhof pratique un punk à la fois lourd et véloce, empruntant principalement au D-Beat et un peu au HxC. La simplicité des compos est ici de mise, évidemment, mais la puissance qui s'en dégage est assez terrassante. La faute à une rythmique implacable qui ne dévie à aucun moment de son objectif. Les riffs tapent aussi dans une efficacité crust à toute épreuve, rudimentaire mais inoxydable.

Pourtant la mélodie n'est pas absente comme sur le désespéré "Have We Lost Everything ?" ou sur la bombe "Ghetto Punk". Loin de nuire à la hargne de l'album, elle rend le propos du groupe encore plus désenchanté.

Le chant écorchée de Rosy contribue également beaucoup à la force des compos. La donzelle ne s'économise pas et crache ses textes d’une voix éraillée, mélange de Wattie et de Lemmy en un poil plus féminin tout de même (à peine).

Un défaut dans cette plaque ? Oui, juste sa trop courte durée.

 

Authentique, enragé, mais humble, Meinhof fait partie des groupes pour qui la musique est plus qu'une passion mais un sacerdoce. Désolé d'employer un vocabulaire religieux pour un groupe de Punk mais je n'est pas trouvé de terme plus adéquate.

Putain la claque.

 

photo de Crom-Cruach
le 04/10/2013

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