Melvins - Never Breathe What You Can't See

Chronique CD album (40:15)

chronique Melvins - Never Breathe What You Can't See

CANADA BUZZ HAS A WAY TO SEE THROUGH MY EYES

Pour une vraie-fausse discographie des MELVINS. - Chapitre 26 -

Pour comprendre le pourquoi de la démarche boiteuse, se référer à l'introduction du chapitre 1...

 

Alors je vais devoir me fader l'explication de coutume. Tu connais pas Jello Biafra? C'était le chanteur des Dead Kennedys. Voilà. Mais il a fait plein de trucs depuis. Les Melvins, si tu connais pas, t'as qu'à lire mes chroniques bourrées de mauvaise foi ici disponibles, mais en fait, tu ferais mieux d'aller te pendre ou surtout d'écouter de la bonne musique, pour une fois dans ta vie. L'un n'empêche pas l'autre si tu le fais dans le bon ordre, tu me diras. Commence donc par ouvrir tes oreilles, accroche tes dents à ma porte et fais ce que tu as à faire en finalité finale terminale, pouf, terminé, accroché.

 

Passons... Quelques petits mois après la collaboration terrifiante avec Lustmord, les Melvins sortaient donc un disque (un deuxième suivra) avec le bon Jello comme chanteur, parolier et, malheureusement, directeur artistique, en quelque sorte. J'aime assez les Dead Kennedys et la collab' D.O.A./Biafra est des plus réussies. Alors, pensez donc, quand j'ai vu ça, moi, ouhlaaah j'ai fait : youpi, mon groupe favori avec ce chanteur guignol réflexif, y'a moyen que ça dégaze au large ! De plus, le tout est joliment emballé dans des délires visuels réalisés par une Mackie Osborne (femme de tu sais qui - non pas d'Ozzy, dugland!) en très grande forme.

Alléché j'étais.

Peuh! Ecouté, vite séché, vite oublié.

 

Le hic, c'est que les Melvins enchanteurs se sont vraiment mis au service de leur idole (si ces sarcastiques farfadets en ont, des idoles, y respectent rien, ces vieux cons), jouant le rôle ingrat du backing band, comme on dit en Amérique et dans les magazines. Comprends par là qu'ils ont joué dans un esprit Punk/Hardcore proche des défunts Kennedys, respectueux (me feraient-ils mentir?), appliqué. Trop. Trop respectueux, trop appliqués, ils n'impliquent pas assez leur identité si marquée et si étrange.

On subit donc la voix clownesque de Jello, sur-mixée, que j'aime d'habitude mais qui, là, devient carrément irritante. Surtout que les vocaux melvinsiens sont quasi absents, relégués à quelques chœurs. Bordel de merde, j'aurais aimé une collaboration, une vraie, un authentique mélange de qualité dosée (spéciale dédicace à Niko Wiolence Conjugale), un choc de titans, un truc aberrant, un machin Rock cosmique avec des paroles emportées qui cassent du facho déguisé à coup de sarcasmes bien sentis.

J'ai pas trop lu les paroles, justement, un peu refroidi que je suis. Je devrais peut-être m'y pencher plus sérieusement. Comment ça, je ne fais pas mon boulot?!? Si j'avais voulu devenir journaliste, j'aurais demandé à mes richissimes parents de me surpayer une école privée dans le milieu, à 100000 boules l'année, je me serais fait bien plus de meufs avec de plus beaux culs et une laideur intérieure proportionnellement appuyée. Mais non, j'écris des chroniques stupides pour remercier les Snivlem d'avoir changé ma putain de vie, sans aucune prétention journalistique. Accroche tes dents à ma porte, tu connais la musique...

 

Bref, ça commençait pourtant pas mal avec « Plethysmograph » (atchoum!), qui marche vite avant de courir comme un dératé sur des airs Hardcore mélodique (dans le sens strict des termes, ça n'a pas de roulettes au cul, fort heureusement). Petit 'blème, déjà: le morceau est trop long. C'est qu'il faut que Jello débite ses paroles, hein, alors on rallonge la sauce qui ne prend plus.

 

Un morceal plus tard, rien à signaler de bien spécial, et si le refrain de « Yuppie Cadillac » fait assez gimmick claquant à la con, il est cependant bien sympathique, OK.

En trucs interminables, « Islamic Bomb », Twist Swing surfisant, et « Caped Crusader » se posent là. Plaf! Quelques bons moments, toujours, disséminés ça et là, mais je ne m'en souviens déjà plus, toute raclure de chiottes que je suis.

Ah! par contre, j'aime beaucoup le trip mélodique nostalgique de « Enchanted Thoughtfist », avec ces guitares additionnelles aériennes qui me rappellent un peu leur excellente reprise de « Youth Of America » sur Electroretard [Man's Ruins/2001]. Si seulement Biafra pouvait arrêter de faire la chèvre de temps en temps, ça serait encore mieux. Mais c'est assez amusant d'entendre le groupe jouer ces riffs linéaires et mélodieux, si éloignés de leurs aspirations habituelles.

 

Tiens, justement, « Dawn Of The Locusts » est melvinsien sur les bords, incroyable! Ben oui, je n'y croyais plus! Chœurs coléreux avec de la disto dessus, cool, cool! On dirait un peu une chute d'un album ou d'un autre, tant les riffs font dans le déjà entendu pour qui connaît le business. Et le business, ça me connaît, camarade, crois-moi. Ah-ha. Nan, c'est vrai, ça me fait un peu penser à certains plans de « Hostile Ambient Takeover » [Ipecac/2002]. Ou pas celui-là précisément... peu importe.

Foutre, Jello, tu m'as l'air sympathique, mais ferme ta putain de gueule! Ah non, tu rajoutes des effets pitchés débiles dessus. Bon. Alors t'avais envie de t'amuser. Ça va, je te pardonne. Presque. Accélération progressive du tempo, Jello s'énerve, « All hail the magic land! ». Ben non, désolé, pas vive, non, pas magique non plus. Non, non, non.

 

Mécanique bien huilée, bon son, bon mix (voix phagocytante de Biafra exceptée), avalanches de riffs, bonnes intentions, mais ça ne prend pas. Il faudrait que tout cela soit plus fou, plus méchant, plus aventureux, plus de Melvins moins de Biafra, en gros (même qu'il a participé activement à la composition, l'aurait p't'être pas dû...). Non, pour des collaborations Punk-Hardcore intéressantes, je vous renverrai plutôt à celles de Jello avec D.O.A. ou No Means No. Ou encore, pour un truc vraiment crasseux cette fois, à l'EP « Smash The State » Melvins/Haze XXL [Amphetamine Reptile/2007].

 

Au fait, Adam Jones de Tool,le copain, s'est également égaré sur cette galette qui ne tient pas ses promesses.

Salope (la galette).

 

Moyen-moyen tout ceci, donc, mais ça plaira peut-être à des types sans personnalité amateurs de choses Rock punky plus classiques, plus normales, plus sages.

Et merde.

photo de El Gep
le 11/12/2011

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 11/12/2011 à 18:30:13

Moi j'aime beaucoup "The lighter side of global terrorism" mais n'étant pas un fan des Melvins, pour moi cet album passe bien
Je comprends El Gep: pépé Biafra semble être le seul aux commandes et un groupe lambda aurait fait l'affaire derrière.

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