Melvins - Ozma

Chronique CD album (73:22)

chronique Melvins - Ozma

CANADA BUZZ HAS A WAY TO SEE THROUGH MY EYES

Pour une vraie-fausse discographie des MELVINS. - Chapitre 25 -

Pour comprendre le pourquoi de la démarche boiteuse, se référer à l'introduction du chapitre 1...

 

J'ai déjà parlé de plusieurs titres d'Ozma au travers de chroniques de disques live. Ne vous étonnez donc pas si les choses écrites sont réécrites.

« Absurde » serait l'un des mots-clefs de la réécriture, je crois.

 

Ce disque est difficile, ce disque a un son bizarre, clair et froid, qui n'est pas le meilleur son qui soit, tralalala. Ce disque est inconfortable parce que les morceaux ne sont pas des chansons, ces morceaux sont des morceaux de morceaux, des bouts de Rock lourd haché, de la tripaille congelée vomie par un réfrigérateur équipé de gros boomers qui grondent. Ces tranches de musique psychotique sont psychorigides, les Melvins jouent avec des legos mais sont-ils réellement dans l'amusement ? En fait, on dirait qu'ils construisent, calculateurs, des structures asymétriques qui ne prennent sens que dans leurs esprits d'autistes d'asperges amères surgelées.

 

Champ lexical du froid dans le précédent paragraphe, t'as vu, je suis allé à l'école, moi, j'ai appris des choses utiles, moi, et je les ressors dans un étalage humble, personnel et modeste, moi. Trouve les autres champs lexicaux de la chronique et envoie-moi ton explication de texte par mail. Je transmettrai à ta prof de français, elle te verra sous un jour nouveau et saura enfin que son métier n'est finalement pas si inutile.

Sauve-la du suicide!

 

Allez, je me remets le disque pour me souvenir de quoi je parle.

 

Ça peut être chiant à la longue, « Ozma », ça rebute un peu de foutre la zone à ce point dans ce Rock influencé (pas tant que ça) par Black Flag dernière période. Le malaise règne, sexualité refoulée qui se pervertit, ennui bétonné d'échecs, post-adolescence difficile  vécue à travers la réalisation du vide, le sens de la vie a disparu au fond des toilettes et tu distribues ta rage à coups de boule dans le lavabo.

Boing.

 

Ouais, ça pue la frustration, les titres l'incarnent, même : frustrant du coup l'auditeur avide de headbanging et de Heavy-Metal (au sens large et américain... pléonasme ! Les ricains sont les rois de la King Size !) fédérateur. L'auditeur supporter de football qui se cache en chaque metalleux, quoi.

Ozma ou le skeud anti-skinheads.

 

Cependant, t'as quand-même des tubes névrosés qui surnagent au milieu : les excellents « At A Crawl », « Koollegged », la reprise de Kiss (qui apporte une touche de légèreté hors-sujet néanmoins appréciable) et celle des Cars, « Candy-O », qui termine l'album sur du Hard-Rock enfin normal. Les minables culs blancs précédemment cités pourront sortir se faire casser par des Arabes, histoire d'évacuer.

 

Ooooh, Buzzo murmure dans le début minimaliste de « Creepy Smell » qui sent mauvais, effectivement. Tout le long du disque, ce même Buzzo chante d'ailleurs plutôt pas mal pour l'époque (l'a fait mieux depuis): outré, angoissé, parano, on dirait une petite frappe malade de la tête qui parle à son miroir.

 

Marrant, je me dis que « Green Honey » pourrait être repris par un groupe de Hardcore-Metal de mes deux, ça sonnerait comme de la merde. Là, ça ne va nulle part, comme presque tout le disque, ça n'a pas de sens, pas d'endroit, pas d'envers, ça s'arrête d'un coup (beaucoup de titres font une petite minute), empilant les mises en place sans chercher à séduire.

 

Certains passages concassés préfigurent, longtemps avant, comment sonnera Fantômas dans ses moments brutaux. Par exemple le début de « Revulsion », où on croirait entendre le premier album de la chose à Mike Patton.

 

L'occultisme n'est pas que dans l'emballage (pochette d'un certain Chris Dodge, le même que celui de No Use For A Name? On s'en fout.), « We Reach » résonne de mystères dangereux, tout comme « Cranky Messiah » porte la capuche dans la brume.

Brrrr... peau de poule mouillée et couilles rentrées!

 

« Claude » (me fait penser à l'ex-vendeur Fnac le plus cool de la terre... Repose en paix, bonhomme...) est peut-être la plage la plus absurde, le bordel le plus décousu, au milieu du gigantesque patchwork de riffs tordus que constitue cet album, alors que « My Small Percent Shows Most » exhibe deux lignes de chant pas synchrones, sur ses 58 secondes de célébration de la queue d'Al. Ah-ha-ha.

 

C'est génial, j'ai nommé des titres comme on va à la pêche miraculeuse, au pif et à la pioche du destin farceur, l'aléatoire comme maître-étalon dans cette mare puante de vacuité. L'étendard chiasseux branlotte au pinacle du temple de la Non-Communication.

Peut-on aimer ce disque? N'est-ce pas plutôt un exercice de style qui tait son nom? (meuh) Un défi que se sont lancés les Melvins: « Tiens, si on se brisait les burnes à composer des morceaux qui ne veulent rien dire, sans début, sans fin et sans milieu? Cool!, allons-y, le Punk m'emmerde, le Hardcore est ridicule, le Rock me fait vomir, le Heavy Metal me fait hurler de rire et le tout me colle la diarrhée. De toutes façons, personne n'en n'a rien à foutre de nous. Enregistrons cet album et partons en tournée faire chier le monde! »

En fait, les Melvins provoquent leurs détracteurs comme leur créateur: eux-mêmes.

Allah-louyah, disais-je !

 

Si tu trouves que ma chronique est nase, je t'emmerde (ça va sans dire) et je t'en prie, écoute bien ce disque et ponds-nous-en une de ta plume si acérée, je sens qu'on va se marrer.

photo de El Gep
le 11/12/2011

3 COMMENTAIRES

el gep

el gep le 12/12/2011 à 14:47:09

J'oubliais: si le disque est si long, c'est que son édition CD actuelle ajoute l'intégralité du LP précédent "Gluey Porch Treatments" à la suite du dit "Ozma".

Maman

Maman le 29/03/2013 à 14:50:06

AH ah sympa la chronique, par contre un peu de modestie des fois ne fait pas de mal..
cacatoute

el gep

el gep le 29/03/2013 à 15:14:59

La modestie, c'est pour les tièdes.

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