Merda Mundi - VI - Khaos

Chronique CD album (36:05)

chronique Merda Mundi - VI - Khaos

Le gazier Déhà est un type très occupé. Entre les multiples groupes auxquels il participe et ses nombreux projets solos, du raggae au black-metal, en passant par le doom et le speedcore, et si on ajoute à cela ses activités au sein des HHStudios à Sofia et de HHproductions, je me demande bien quand il trouve le temps de boire une bière. J'ai découvert le monsieur à la sortie du très bon Plague Within de Maladie puis avec We All Die (Laughing). Quand on m'a proposé de chroniquer de nouvel album de Merda Mundi, j'étais curieux d'entendre ce que Déhà pouvait proposer en matière de raw black-metal, un style ultra codifié, sclérosé, conservateur, où se démarquer relève de l'exploit. Tuons le suspens tout de suite, nous ne sommes pas un présence ici du nouveau classique du genre, mais un album solide, au dessus de la moyenne.

 

Entièrement réalisé par Déhà, de la musique au mixage en passant par les vocaux et les prises de son ainsi que le mastering dans l'antre du musicien à Sofia, l'album bénéficie d'un son certes cru mais cependant clair où chaque instrument trouve sa place et se distingue. Raw ne veut pas dire dégueulasse et sonner comme un canard qui s'est coincé la patte dans un tiroir avec une batterie en contre-plaqué, et ça Déhà l'a bien compris et cela met en valeur le propos misanthrope développé au long des sept pistes. Avec une association nom de groupe / titre d'album tel qu'on a là, il est aisé de comprendre que l'on n'aura pas affaire à la sophistication et à la poésie d'un Anathema. Pas de jeu sur les atmosphères (ou alors très peu), pas de mélodie qui accroche l'oreille.

Bien au contraire, ce sont 36 minutes de pures violence et entropie qui nous sont jetées en pâture, comme on jette un steak à un tigre affamé. 36 minutes menées sur un tempo très rapide, le blast dominant majoritairement, comme il se doit. Construits autour de quelques riffs, sans pour autant tomber dans le minimalisme de certains groupes du style, les morceaux ne tournent pas autour du pot et vont à l'essentiel. Un côté old school se fait parfois sentir dans certain riffs, mais là non plus Déhà ne sombre pas dans la caricature et l'immobilisme qui fait tant de ravages dans le milieu.

 

En de rares moments, cette routine se trouve brisée par un ralentissement du tempo soit pour apporter un côté martial (l'intro de "Infanticide") soit pour nous plonger encore plus profond dans le cloaque de cette vie de merde (la première moitié de "The Signs of Sins") ou par l'adjonction de chants clairs (au milieu de "Odium"). Ces respirations sont salutaires et font qu'au final, le timing est presque parfait, l'album s'achève sans sensation de lassitude ou de frustration de ne pas en avoir bouffé assez. Aucun sentiment de remplissage non plus ne vient gâcher la fête.

 

Comme l'indique la fiche promo, et je suis assez d'accord sur ce point, cet album devrait trouver une oreille favorable auprès des amateurs de black friands des productions d'Antaeus ou d'Anaal Nathrakh. Bref, un album loin d'être novateur, mais qui se démarque par ses nombreuses qualités et par le sérieux que Déhà apporte à l'ensemble des détails.

photo de Xuaterc
le 09/06/2015

3 COMMENTAIRES

elo

elo le 09/06/2015 à 18:11:51

Antaeus

Xuaterc

Xuaterc le 09/06/2015 à 19:05:37

Corrigé

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 10/06/2015 à 18:33:15

M'attendais à un truc plus velu (ou alors j'ai vraiment les tympans niqués) mais ça passe comme papa dans maman morte.

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