Meshuggah - Catch 33

Chronique CD album (47:10)

chronique Meshuggah - Catch 33

Les fous suédois (littéralement, meshuggah signifiant « fou » en hébreu) d´Umea ont après l´EP « I » décidé de continuer leur expérimentations. Avec cette fois-ci un morceau unique de 47mn divisé en 13pistes, les 4 génies ont repoussés les limites de la création après le surhumain « Nothing ». Notons d´abord que Catch 33 n´a rien a voir avec le Cacth22 d´Hypocrisy, ni même en référence avec l´age du christ et 33 est seulement un trip entre les membres du groupe.. Cette fois ci quelques bricoles changent: pas de batterie, mais une programmation par informatique des parties syncopés de Tomas HAAKE (les partoches auraient été perdues peu avant l´entrée en studio), non pas deux mais parfois 4pistes (!!) de grattes superposées, 2 de basse, du vocoder, du spoken words et j´en passe...

 

Si « I » revisitait les différents moments et aspects de l´écriture de Meshuggah, « Catch 33 » s´inscrit définitivement comme un bloc massif évoluant dans un registre inclassable et parfois improbable. Les 8 cordes (oui oui on parle bien des guitares) atomisent tout sur leur passage, grâce a ce son si caractéristique depuis « Destroy Erase Improve », distillent des rythmiques syncopés, des plans ultra techniques allant du contre temps aux décalages complets des rythmiques ; la basse vrombit comme rarement elle en a eu l´occasion ( grâce a la production clinique monstrueuse). Les styles de « riffs » sans une once de mélodie dans le sens traditionnel du terme se rapprochent plus de l´aspect qu´avait prit la composition de « Nothing », et tous les éléments qui font de Meshuggah ce qu´il est sont évidemment de la partie. Toujours aussi hypnotique, glacial (ce chant monocorde encore plus robotique que d´habitude), psychédélique, sombre, l´univers de Meshuggah est un enchaînement de riffs techniques rythmiquement, de contretemps de malade a la batterie.

 

Les plus sceptiques d´entre vous (si si j´en vois au fond la bas) dirons ainsi que cet artwork est le parfait reflet de la musique du combo suédois, c´est a dire qu´elle se mord la queue. Sans tourner en rond, et sans pour autant être une démonstrations pure de technique, la nouvelle galette offre une fois de plus a l´auditeur l´occasion de se plonger dans le cerveau d´un malade mental (syncopes, hallucinations, transe, spasmes, égarement, obsessions ...) Pour les grands fans de Meshuggah (dont je fais partie), « Catch 33 » offre une alternative aux autres albums du groupe, car il est incroyablement mouvementé, complet, dense, fouillé, cohérent... Pour un seul titre! Les éléments caractéristiques de leur musique se retrouvent hissées a un niveau rarement atteint auparavant, et les petites expérimentations (Vocoder, longs passages instrumentaux ...) sont hautement appréciables. Ainsi les nombreuses interludes qui ponctuent les plages de cet album (on regrettera d´ailleurs son découpage en 13 Pistes) accentuent la tension entre les différentes salves métalliques.

 

Après ces 47minutes de schizophrénie se terminant par la stressante 13eme piste instrumentale minimaliste, « Catch 33 » se révèle être une pièce majeure dans la discographie de Meshuggah qui aboutie ici son travail de concept-album sur un seul titre. La volonté du groupe à toujours évoluer accouche une fois de plus d´un album unique, et énorme tout simplement. Il faut donc l´écouter d´une traite les yeux fermés, on sent alors le poids du monde sur nos épaules, et notre perception de la vie, et de la musique en devient bouleversée, charcutée, disséquée avec minutie. Certains regretterons de cette chronique qu´elle ne décrive pas de façon linéaire cet unique morceau, et je leur répondrai que les mots ne me suffisent pas a décrire les sensations qui traversent mon corps et mon esprit pendant et après l´écoute d´un album de Meshuggah. Comme la première fois, les larmes coulent sur ma joue, Meshuggah c´est émouvant, et la vie ne sera jamais aussi belle que la musique de ces quatre gars là.

photo de Viking Jazz
le 24/03/2006

2 COMMENTAIRES

Black Stone

Black Stone le 25/02/2007 à 20:19:55

la vie ne sera jamais aussi belle que dancing queen des Abba :p
tu reconnais hihi

frolll

frolll le 20/01/2011 à 03:02:43

Celui-ci, c'est le 10.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

HASARDandCO

Machine Head - The Blackening
Gurd - Fake
Chronique

Gurd - Fake

Le 06/02/2015