Mike Revolta - Punky Whiskey

Chronique Maxi-cd / EP (19:33)

chronique Mike Revolta - Punky Whiskey

Histoire entendue accoudé à un comptoir :

« C'est un punk à crête qui se ballade en ville et qui croise un petit vieux qui se met à le dévisager. Le punk commence à monter dans les tours et lui dit :

_ Qu'est ce que t'as, toi ? T'as jamais vu d'iroquois, bouffon ?

Et le vieux le regarde un peu et répond :

_ A vrai dire, jeune homme, si. Une fois, je me suis accouplé avec un perroquet et je me demandais si vous ne pourriez pas être mon fils... »

 

Quel est alors l'enseignement de cette magnifique parabole, mes très chers frères ? Aucun, ou peut-être celui-ci : il ne faut pas s'accouder à un comptoir sans avoir une bonne raison de le faire (comme jouer au 421, par exemple) à moins de risquer de subir une blague bien pérave qu'on sera tenté de ressortir le dimanche midi à tonton Patrick.

Plus sérieusement, depuis quelques années, je remarque que le punk rock reprend du poil de la bête, ou des plumes, c'est selon... Et les Mike Revolta, à l'instar de leur premier EP Punky Whiskey, nous montre bien le regain d’intérêt pour le style pourtant en perpétuelle mutation depuis 30 ans. Quitte à tenter un bon dépoussiérage.

De prime abord, le CD (oui, ça existe encore des groupes qui se prennent la tête à envoyer cette invention du XXème siècle) n'est franchement pas appétissant. Le visuel crustisant est digne d'un album punk DIY des années 80-90 délaissant les têtes de morts à la photocopieuse pour une palette graphique d'Amiga 600 (tu te rappelles, dis ?). Bref, c'est moche. Manquerait plus que du fluo et je remets mon jogging à boutons pression, moi. Et donc, j'ai eu peur de passer la galette sur ma platine.

Comme quoi il ne faut jamais jurer de rien, comme dirait Mr Salsedo. La musique des parisiens est loin d'être ringarde. Comme si Gallows s'était mis à écouter du Sna-Fu, les Mike Revolta proposent 5 titres de punk'n'roll tendance garage bien pêchu. L'énergie y est, de la première à la dernière seconde, pas de problème là-dessus. Des titres marchent même plutôt bien, comme « Punky Whiskey », malgré le french accent quelque peu énervant. Pour ce qui est de la réalisation, pour un premier EP, on sent un réel travail de composition et d'arrangement. Mais le traitement de son, très DIY, souffre d'un mastering grossièrement compressé et ultra agressif. Le chant est vraiment trop mis en avant alors que les guitares, qui ont des parties sympas, donnent l'impression de venir de l'arrière-cour. Typiquement le genre de CD dont il faut apprivoiser les défauts avant d'en apprécier les qualités. Car le caractère punk hédoniste et rageur des Mike Revolta laisse présager qu'ils en ont encore sous le pied. «Average Joe» et ses fulgurances à la Mike Patton époque Faith No More, très second degré, nous le laisse espérer en tout cas.

 

Même si la crête en 2011 est plus un attribut de joueurs de foot que de punkers, il n’en reste pas moins qu’il existe encore quelques groupes qui ne cherchent pas à être des perroquets. Destroy mais pas mort.

photo de Geoffrey Fatbastard
le 02/08/2011

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