Monkey3 - Beyond The Black Sky

Chronique CD album (42:00)

chronique Monkey3 - Beyond The Black Sky

Monkey3 est de ces groupes qui n’auraient jamais dû vivre. Ce n’est pas que le bébé ne soit pas viable, bien au contraire. Mais plutôt que ce groupe n’est, au départ, qu’un trip né de jams, à la manière des Desert Sessions du sieur Homme. Un one shot qui dure depuis près de huit ans maintenant pour le plus grand plaisir des amateurs d’odyssées psychédéliques jonchées de fuzz extatiques.

 

Malgré l’avertissement qu’a été 39 Laps, leur précédent effort, on n’attendait pas vraiment Monkey3. Et pourtant, leur stoner instrumental a de la trempe ! Une puissance de feu d’un croiseur interstellaire, un sens de la composition épique, des arrangements en adamantium, Beyond The Black Sky n’a rien d’un coucou de compagnie charter. Certes, la formule qui fait tourner le zinc est bel et bien toujours la même depuis les débuts du groupe, mais force est de constater, que le résultat est toujours au rendez-vous.

Si Tool s’était mis au prog rock à tendance seventies, à n’en pas douter, le résultat ne serait pas éloigné de ce que nous donne à écouter ici les lausannois. En instrumental et donc sans chant, El Gep appréciera. De grands crescendos, des nappes synthétiques, des riffs interminablement puissants pour une transe païenne, dès l’ouverture de « Camhell » on est embarqué par un groupe qui maîtrise son sujet de manière impressionnante. Les gimmicks sont, il est vrai, faciles à reconnaître. Mais fermez les yeux quelques instants sur « Black Maiden » ou « Motorcycle Broer » et vous verrez des étoiles défiler, sans aucun ajout de psychotrope ou d’écran de veille vintage, qui plus est. Tout est soigné et produit avec classe. Entre moments de tension électrique et parties planantes, la musique de Monkey3 respire de façon intelligible et intelligente. Rien n'est ici en trop. Un dosage chirurgical entre psychédélisme tribal et grand messe rock. John Garcia (Kyuss) a eu du nez en acceptant de venir faire un featuring sur Undercover (un EP de reprises seventies de Monkey3), tant il se dégage du groupe une science du riff et de l’ambiance que peu de combos peuvent se targuer d’avoir.

 

On peut bien sûr reprocher à Beyond The Black Sky d’être parfois trop sage, manquant donc de folie avec des plans sortis de nulle part, mais cela n’ôte en rien le talent des quatre singes de l’espace qui ont su composer un disque qui reste attachant et direct malgré tout. Un disque rare dans le paysage musical actuel. Les programmateurs du Hellfest ne s’y sont pas trompés non plus, puisque le groupe est invité à jouer lors de l’édition 2012. Pas mal pour un groupe qui n’aurait jamais dû survivre à quelques jams enfumées.

photo de Geoffrey Fatbastard
le 20/12/2011

3 COMMENTAIRES

el gep

el gep le 20/12/2011 à 16:49:54

Ahahahahahah! A cause de toi, Geoff, j'ai réécouté "Undertow" de qui tu sais, hier. J'ai tous leurs albums, tout ceci est un peu un malentendu.
Sinon "Monkey 3", j'ai pas essayé celui-là, celui d'avant m'avait pas traumatisé...

R. Savary

R. Savary le 21/12/2011 à 00:37:40

On m'avais dit du bien de leur passage au hellfest ya 2 ans

Geoff FaTbaStArD

Geoff FaTbaStArD le 22/12/2011 à 16:16:18

T'inquiète, El Gep, je suis rompu aux clashes ;)

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