MOTHERTRUCKER - Trebuchet

Chronique CD album (55:13)

chronique MOTHERTRUCKER - Trebuchet

Mothertrucker, ce nom vous dit certainement quelque chose, avouez-le, mais impossible de savoir d'où... Et bien je vais vous aider un peu: myspace. Car après quelques années d'existence (4, plus exactement) ce groupe anglais originaire de Birmingham s'est fait prendre (nan pas là, nan) sous l'aile protectrice et bienveillante du label français Aargh records en 2007, qui s'est chargé de faire connaître ce combo via notre bienaimé média de partage amicalo-musical, que je ne citerai pas. Et depuis, il est vrai que ce nom a suscité ma curiosité, de plus, en voyant les influences affichées et revendiquées j'en salivais d'autant. Alors, comme dirait notre authentique ami et mythique animateur hardi du son: « Info ou intox? »...

 

Pour commencer ce réquisitoire je tiens tout d'abord à faire acte de contrition: oui c'est ma faute, oui c'est ma très grande faute... J'ai fait confiance à ce que j'ai lu ça et là sur le net, j'ai cru que de voir dans les influences de ce groupe des noms que je respecte au plus haut point, faisait, de fait, de ce même groupe un grand groupe. Oui j'ai également cru qu'en faisant un tel battage sur Mothertrucker ça ne pouvait pas être une arnaque. Oui j'y ai cru, et croire quand on a rien au bout, c'est très mal. Parce qu'il y a effectivement du Red Sparowes dans cet album, 'Shango' en est l'irréfutable et trop frappant exemple, 'Creeping Leffe' est également une resucée honteuse de ce que faisait Pelican période Australasia et ce, sans aucun élément personnel, et 'The Taking of Planet 55' pourrait éventuellement rappeler la bande au sieur Josh Homme, mais alors de loin. Et quoi d'autre hormis les influences me direz-vous? Et bien: rien. Et c'est bien là que le bât blesse.

Pas grand chose de personnel ne ressort de ce Trebuchet, rien qui pourrait nous faire oublier les influences visiblement pas bien digérées; manque ce petit supplément d'âme, cet indéfinissable charme, cette petite flamme... (bah ouais, du coup moi aussi je pompe des phrases, honte à vous si vous avez reconnu) Car c'est bien l'inspiration qui fait défaut à cet album - outre la prod, mais j'y reviendrai - et ce cruellement. La durée des morceaux ne fait d'ailleurs que renforcer cette impression car les riffs sont, quoi qu'on en dise, assez pauvres et on a toujours en l'idée qu'il devrait y avoir du chant pour que cela prenne une vraie forme musicale; impression que l'on a jamais avec Red Sparowes ou Pupille, par exemple, leur musique se suffisant à elle-même.

 

Malheureusement, la seule influence du batteur au niveau du jeu semble être AUSSI Pelican, et on a le droit à un florilège de platitude sans aucune lourdeur (que l'on peut pourtant sentir dans le riffing). A mettre en cause également la production qui nous a gentiment servi une caisse claire en carton – alors que pour ce genre de groupe, et les compos proposées on aurait tellement eu besoin de profondeur, d'espace, que chaque coup de baguette vous explose à la figure, que les cymbales vous fassent bourdonner les portugaises... Mais là: non. C'est désespérement plat, rien à faire. Et que dire de la basse, j'ai même été jusqu'à vérifier mon caisson avant que l'écoute d'un bon vieux Neurosis ne me rassure sur son état.

 

Donc vous l'aurez compris, amis amateurs de sons lourds, psychédéliques et inspirés, passez votre chemin, rien de nouveau à se mettre sous la dent, pour le coup. Continuez à vous mettre du Isis et consorts dans les oreilles pour ce qui est du post-rock/H*C, et laissons leur le temps de trouver leur voie (mais bon, on a pas 10 ans non plus)...

photo de Mat(taw)
le 18/06/2008

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