Mura Hachigu - My Left Arm

Chronique mp3 (51:33)

chronique Mura Hachigu - My Left Arm

Souvenez-vous, je m'étais entiché de quelques émois à la sortie du volume 9 de la compilation Combat Nasal – vous savez, un de plus bel acte de résistance au bien formaté. Quelques émois bien ressentis sur le terminus de cette session ; plage 20 – Mura Hachigu, « The Last three ». J'ai du écrire, un truc du genre - On navigue, il n'y a pas d'autres mots, dans les méandres sonores d'une âme en plongée. « The Last free » en déconcertera plus d'un, c'est souvent le cas pour les musiques ciblées. Ici le tourbillon ambient-drone est ultra efficace dans son rôle de musique pour l'angoisse. -

Ouep ... je me répète... pas par nombrilisme aigu, mais juste pour bien appuyé le propos. Notez bien la pertinence de fabriquer des compilations, pour donner envie... ça marche.

 

My left arm se compose de différents titres, délivrés ça et là sur une période de 3-4 ans. Là aussi on parlera de compilation, mais probablement que l'auteur aimerait mieux le terme bilan momentané. Oui, l'auteur, parce qu'il s'agit d'un projet solitaire. Mura Hachigu is a one-man band inspired by you – comme il dit ! On devrait donc en déduire que toute notre joyeuse humanité fout les boules ?

 

De toutes façons, on n'en connaîtra pas beaucoup plus sur l'auteur... rien ou presque sur le net, une page facebook presque vide, un bandcamp abandonné ; soit la vie 2.0 au niveau d'un encéphalogramme plat. Tout au plus, on devine que l'auteur a d'autres expériences – et ce coup-ci- avec des autres êtres humains. En fait le plus flippant, c'est que vous avez sans doute déjà partagé un café à une terrasse ensoleillé, où une partie de frisbee à la plage, une partie de foot sous la pluie à ses côtés... merde sans savoir. Forcément Mura Hachigu (aka A.A) est un type comme les autres, juste que son cortex baigne constamment dans d'autres sons que les vôtres, d'autres rêveries aussi.

 

My left arm est un album déroutant, qui provoquera la nausée chez les non-avertis. En général, la musique s'adresse au plus grand nombre, ici, elle sélectionne. Élitisme de façade diront certains, rien de plus faux. A.A a fabriqué son disque sur des émotions et toutes choses crues sans le filtre de la bienséance. Pour adoucir le propos, il copie-colle des samples de films... mais vous l'aurez compris, il ne puise pas forcément dans La Grande Vadrouille ou American Pie 4. c'est du côté d'un Morricone dans Peur sur la Ville qu'il faut aller chercher l'une ou l'autre référence, et plus encore dans l'univers créé par Stanley Kubrick et Wendy Carlos.

 

My left arm débute par un titre qui frôle les 20 minutes, on pourrait croire que tout est dit mais que du contraire, « Paradis Artificiels » est le vecteur à suivre pour bien s'imprégner de l'ambient abîmé proposé par son auteur. Le coup de maître, à mon sens, réside dans le somptueux « 60's ugly romance (saturation of love » -oui, tout est dans le titre !

Mura Hachigu propose de la musique autrement, sans frilosité, finalement sans pudeur, pour qui se donne la peine de tenter le plongeon.

 

photo de Eric D-Toorop
le 02/04/2014

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