Nasum + Agathocles - Blind World/Who Shares the Guilt?

Chronique Vinyle 7" (12:47)

chronique Nasum + Agathocles - Blind World/Who Shares the Guilt?

Gros retour dans le passé aujourd'hui avec un split CD entre Nasum et Agathocles sorti en 1993 ! Cette époque marque une grosse montée en puissance du Grindcore, dans un univers parallèle à celui du Death metal qui prend lui aussi de plus en plus d’ampleur.

Mais jusqu'en 1993, bien des choses se sont passées dans ce petit monde de Punk anarchiste fou furieux ! Napalm Death avait déjà une discographie bien avancée, Cryptic Slaughter avait bouclé sa carrière depuis 1990 avec Speak Your Peace, quant à Agathocles : ils avaient plus d’une trentaine de galettes à leur actif... Ça faisait donc presque 10ans que les Punks avaient commencé à s’énerver et à repousser les limites de l’extrême avec le Grindcore. Dans un tel contexte, Nasum apparaît un peu comme le petit nouveau qui débarque dans la cour de récré. Mais les grands frères d’Agathocles sont là pour leur offrir une entrée qui va leur valoir les regards curieux de la petite scène Grind de l’époque.

 

En réalité, le groupe ne débarque pas tant que ça puisque Nasum est au départ un projet parallèle de Necrony (Death/Grind), ceux-ci étant signés sur un petit label allemand : Poserslaughter. A l’origine, ce split est une initiative du label Poserslaughter et il devait se faire en compagnie de Blood Duster !

 

C’est donc Agathocles qui occupe la face A de ce vinyl 7’’, avec seulement 2 titres dont une intro. L’intro est un extrait de film d’horreur dont je serais bien incapable de vous sortir le nom. Le deuxième morceau est un titre live de 1990 lors d’un concert à Alost (Flandre), en gros autant dire qu’ils ne se sont pas vraiment foulés sur ce coup là... Bien que ce titre live soit de bonne qualité pour l’époque. De plus, je trouve que le titre est plutôt bien choisi car il alterne entre les riffs ultra lents et écrasants d’un sludge bien gras et la rapidité furieuse du Grindcore qu’on connaît à Agathocles. Au final, ce morceau a une âme plus Death metal que Grind avec un son vraiment massif et dans un style qui m’a rappelé Regurgitate dans l’alternance des tempi, sauf que le titre en question dure 4minutes !

 

On retourne cette bonne vieille galette et c’est au tour de Nasum de nous montrer ce qu’ils savaient faire il y a presque 20 ans ! Les suédois enchaînent 6 morceaux qui durent entre 30 secondes et 2 minutes (sans même les atteindre). On se rend compte qu’en fait le timing a été bien réparti entre les deux groupes sur chaque face. C’est sur ce split CD qu’on entend pour la première fois l’origine du nom du groupe, sur le premier morceau « Blind World » avec un extrait du film « Flesh For Frankenstein » (1973), et le dernier morceau (« Between The Walls ») se termine par un extrait similaire.

 

Le style musical de Nasum n’en est qu’à ses prémices mais l’essentiel est là : une furie hystérique aux rythmiques d’une célérité mécanique, des riffs bien crunchy et une basse slapée qui vous claque bien à la gueule.

C’est en fait la voix qui n’a rien à voir avec ce qu’on peut connaître d’eux sur leurs albums, ici Anders Jakobson (guitariste à l’époque) occupe beaucoup plus de place vocalement parlant. Le chant de celui-ci étant dans un registre très guttural -proche du Brutal Death, et c’est donc Mieszko qui s'occupe des backing vocals avec ses hurlements criards. Par la suite les rôles se sont donc inversés complètement puisque au final, juste après la sortie d’Industrislaven (1996), c’est Mieszko qui prendra pour de bon la place du frontman et Anders Jakobson qui passera derrière les fûts en continuant d’assurer les growls de temps en temps.

 

Ce split CD marque donc la naissance d’un groupe qui sera par la suite l’un des plus influents de la scène Grindcore mondiale. On y retrouve déjà les bases de leur musique qui (malgré un chant différent) est très vite reconnaissable, l’origine de leur nom (ça c’est pour la petite anecdote du fan de la première heure) ; et ce split donne également l’impression que Nasum doit une fière chandelle à Agathocles qui leur a filé un sacré coup de pouce au niveau crédibilité, dès leurs débuts...

photo de Domain-of-death
le 07/08/2011

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