Oestre - La Dernière Renaissance

Chronique CD album (45:36)

chronique Oestre - La Dernière Renaissance

18 Janvier 2014

Enfin !
Un habitant de Limoges a reçu un modem Sagem offrant une connexion 56kbits/sec.
Oestre y a vu l'occasion de faire connaître sa musique.
Hop ! Après un démarrage de l'ordinateur sous XP, deux tentatives d'envoi avortées (une certaine Micheline aurait décroché le téléphone et les 2h de connexion gratuites du cd AOL avaient pris fin), un mail fut envoyé depuis la boîte mail oestre@caramail.com vers Blue Wave Promotion.

Enfin !
Oestre va pouvoir faire connaître son 4e témoignage de rage à la France.
Jusqu'à maintenant injustement confidentiel, le groupe n'avait cependant pas été ignoré sur Coreandco ! Bien au contraire (tiens un peu de lectureet ) !
Mais il y a des chances que le nom du groupe inonde un peu plus les réseaux sociaux et quelques collègues du webzinat.

Surtout que cette fois, c'est la bonne.
Les trois albums précédents laissaient une désagréable sensation d'inachevé. Trop de ceci, pas assez de cela. Les jeunes cons frustrés de chroniqueurs dans mon genre n'y trouvaient pas (complètement) leur bonheur.

Ne nous emballons pas, ce n'est pas encore Noël : il n'y a pas là de révolution, mais Oestre entame la sienne. Sa petite, sa mini révolution.
Anticipant le conseil de Ben Weinman (The Dillinger Escape Plan) , le groupe s'est détaché de cette inspiration qui lui avait collé à la peau sur l'album précédent.

Là où ils ont fait une petite connerie c'est qu'ils ont déplacé le problème et ont beaucoup écouté Textures.
Un semi-reproche, mais un reproche quand même : on retrouve ses plans de bataves à plusieurs reprises (l'intro de "Patient zero" est la plus flagrante). Ça sonne, là n'est pas le problème, surtout qu'allié à la puissance que dégage le groupe : ça a de la gueule.

Non le problème c'est qu'arrivé au 4e album on s'attend à un peu plus de personnalité. Ça passe notamment par des petits beats et autres sons electros visant à foutre les pétoches (par des samples discrets mais suffisants audibles pour foutre froid dans le dos face au déferlement rageur).
Les envolées mélos ne sont pas dégueulasses non plus, mais ça sent encore le gouda.

Alors, où est l'intérêt de cet album ?
Oestre a toujours eu un peu de mal à exploser malgré ses qualités et sa perséverance. La faute à ses inspirations variées mais trop sensibles à l'écoute.
Par contre, le groupe a une puissance et une passion toutes deux communicatives.
Enfin, il y a une certaine clarté (merci les passages mélos) dans leurs compositions qui rend cet album respirable.
Les ambiances des Limogeauds étaient auparavant étouffantes et très sombres, leurs albums en devenaient presque usants. Cette fois, malgré une paire de passages intenses et vraiment agressifs ("Des sirènes et des bombes") : l'équilibre du groupe est trouvé.

Les performances de chacun y sont pour beaucoup. L'alternance du chant gras, du chant hurlé, des quelques tentatives mélos (et même une féminine).
Les riffs syncopés, les changements de tons, les harmonies entre guitares.
Des rythmes brisés, variés. Et des petits sons électros (parfois Dubstepien : "Palbe") qui ne laissent aucun vide, qui relancent la machine (comme sur l'excellent "Interlude"), offrent cette valeur ajoutée et cette personnalité piquante au groupe.
Autant d'éléments qui prouvent que, malgré ses défauts, Oestre s'est donné du mal...et ça paye.

Ma mauvaise foi en introduction laissait entendre qu'à Limoges on a 15 ans de retard. Un comble d'écrire ça quand on est ch'ti.
Mais cet album s'inscrit totalement dans l'air du temps. Ne reste plus qu'à esperer qu'il marque au-delà de cette année.

photo de Tookie
le 09/07/2014

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