Overkill - White Devil Armory

Chronique CD album (50:46)

chronique Overkill - White Devil Armory

Avant même de mettre les pieds au Hellfest 2014 (ce qui est encore le cas à l’heure où ces lignes sont écrites), je peux d’ores et déjà vous dire que la plus grosse déception de cette édition est sans conteste l’absence des américains d’Overkill. Non c’est vrai: avec les 2 meilleurs albums de thrash de la décennie dans leur besace (Ironbound et The Electric Age) et White Devil Armory qui sort en juillet, comme se fait-il que la bande à Bobby Ellsworth et D.D. Verni n’ait pas les honneurs d’une Main Stage en début de soirée… Mmmmh? Qu’on m’appelle le bureau des réclamations du fest’, 'faut que je cause à l'orga' – d’autant que, nom d'un p'tit bonhomme, on ne trouve pas le début d'un poil de bout de groupe nawak sur l'affiche de cette année, Rogntudju!

 

Sauf que bon, c’est vrai, on n’en est pas encore à l’heure du Hellfest report, alors revenons-en au 17e (!) album de la Wrecking Crew du New Jersey. Forcément, celui-ci n’est pas aussi dévastateur que ses 2 prédécesseurs. « Forcément », parce que je ne vois pas par quelle magie, après 34 ans de carrière, un line-up inchangé depuis 4 albums et 2 tueries absolues encore fumantes, le groupe aurait pu continuer à un tel niveau. Parce qu'au bout d'un certain temps, la lame finit par s'émousser. D'ailleurs en cas d'exploit renouvelé, on leur aurait direct’ fait passer un contrôle antidopage aux papys. Non parce qu’il y a des limites...

 

Mais si White Devil Armory n’est pas le coup de tonnerre qui finira de terrasser les irréductibles continuant d’ignorer l’existence de ces extraordinaires vétérans, l’album n’en reste pas moins une belle petite mandale dans la grande tradition du thrash teigneux typique du groupe. Ce que vous aimez chez Overkill, c’est quand les morceaux sont secs et méchants comme un bon vieux coup de fouet dans les parties? VLAN « Armorist »! CLAC « Where There’s Smoke »! Mais peut-être préférez-vous les bonnes grosses avancées up-mid tempo de gang de rue déterminé maniant le coup de poing américain? PAF « Down To The Bone »! BAM « Another Day To Die ». Et n’ayez crainte, la bonne grosse touche Rock’n’Roll crasseux est toujours de rigueur, tout comme les bons petits soli et la voix surchargée de fiel de Bobby. A vrai dire le seul élément qui manque un peu cette fois, c’est la basse de D.D., toujours tendue comme une ficelle de cerf-volant un jour de tempête, certes, mais – une fois n'est pas coutume – relativement peu présente (...à de rares exceptions près).

 

Et puisqu’on en est aux détails qui placent ce nouvel album plus bas que les petits derniers sur le podium discographique des américains, continuons en évoquant « King Of The Rat Bastards » dont l’un des riffs principaux est directement extrait d’un vieux Metallica. Parlons aussi de « Bitter Pill », plus sombre, plus posé… Moins sexy dans l’absolu donc, mais qui se retrouve heureusement sauvé par un break gaillard bien rock’n’roll à mi-parcours. On regrettera également que, bien que vindicatif et à 100% dans l’esprit maison, « Pig » ne décolle pas vraiment. Allez, j’en rajouterai encore une petite couche en ajoutant que l’intro « XDM » est tout à fait dispensable.

 

Sauf que tout cela n’enterre pas les 4 bons petits brulots évoqués au 3e paragraphe. Ni « Freedom Rings » qui, malgré une durée conséquente de presque 7 minutes, reste dynamique, puissant et focalisé de bout en bout, sans jamais aucune déperdition d’efficacité. Une belle branlée dans la grande tradition quoi! Tout comme « It’s All Yours » qui alterne couplet qui-n’en-veut et refrain martelé avec rapidité et sentiment d’urgence. Le groupe nous réserve de plus un final tonifiant en forme d’hymne galvanisante pour régiment de parachutistes paré pour le grand saut, à la fois pleine d’entrain et d’une touche légèrement martiale qui fait son petit effet.

 

Alors oui, c’est vrai, White Devil Armory ne fera oublier ni Ironbound niThe Electric Age. En même temps à l’impossible nul n’est tenu, comme disait Tonton Gaston. Cela n’empêche pas ce nouvel opus d’être exactement tout ce qu’on attend d’un album de thrash aussi méchant qu’efficace. Alors hop, on enfile cette nouvelle perle sur le collier des réussites de la bande des tueurs d’ovaires (Comment, ma traduction pue l’ovaire?), et on élabore une stratégie de lobbying pour qu'en 2015 Overkill défonce les planches clissonnaises.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courteWhite Devil Armory, c'est du thrash méchant comme un pou joué par un gang de petites teignes ayant largement dépassé la cinquantaine (… Bordel!). Ce 17e album d’Overkill ne reproduit certes pas l’exploit des 2 albums précédents, mais reste un bon gros brulot dans la tradition de ce à quoi nous ont habitués les gars du New Jersey. De la bonne came quoi!

 

photo de Cglaume
le 01/08/2014

6 COMMENTAIRES

Niktareum

Niktareum le 01/08/2014 à 13:11:38

Tout à fait d'accord avec le début de ta chro. Bordel ! Ils y seront quand à Clisson ?? Quand ils se déplaceront en déambulateur ?!
En ce qui concerne l'album je devrais le recevoir sous peu.

cglaume

cglaume le 01/08/2014 à 13:40:33

Allez on y croit: ils seront à l'affiche de l'édition 2015 (... ainsi qu'un gros paquet de groupes de Nawak :) )

ludwigretsch

ludwigretsch le 01/08/2014 à 18:47:31

1 ton en dessous de The Electric Age !
2 tons en dessous d'Ironbound !!
3 tons au dessus de la concurrence !!!

cglaume

cglaume le 01/08/2014 à 19:49:51

Très bien résumé Lud' ;)

sepulturastaman

sepulturastaman le 02/08/2014 à 13:48:44

Z'avez pas écouté Steelcrusher d' Hammercult vous.

cglaume

cglaume le 02/08/2014 à 13:52:10

Comme tu vas en écrire la chro pour nous faire envie, on va forcément se mettre à l'écouter. J'ai bien compris l'idée ? ;)

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