Pallass - Erase your misery

*Pallas est un titan qui combattit contre les dieux. La déesse Athena le tua et couvrit son armure de sa peau
*Pallas est le fils de Crios et d'Eurybie, frère d'Astrèos et de Persès. Il est avec Styx, le père de Niké (la victoire), Bia (la force), Cratos (la puissance) et Zélos (l'ardeur). Hé oui, paie ton patronyme.

Dans le cas présent, le choix des bordelais est malin, parce que leur Hardcore est virulent comme il faut. Retour sur un classique (?) du genre.

Erase your Misery, sort en décembre 2013. Un succès local se dessine, mais le quatuor n'en reste pas là. À eux, les heures interminables dans le van, les litres de sueurs et les 120 minutes quotidiennes de repos en guise de récupération. Et de se souvenir qu'Henri Rollins n'a pas seulement écrit un bouquin, il a délivré une bible ou un vade-mecum encore et toujours reproduit. Qu'est-ce qui peut bien pousser tous ces jeunes gens, à écraser les kilomètres d'asphalt, à – souvent- boire plus que de raison, à se nourrir chichement, pour cracher des décibels dans des endroits surchauffés, souvent exigus, à l'hygiène douteuse. « Pay to cum » – 45t historique et prémonitoire- a vu le jour en janvier 1980. Ouep, presque 35 ans que ça dure.

En 2014, Pallass, nous démontre que peu de choses ont changés, malgré l'essor technologique de notre société über connectée. La révolte est la même, et si l'engagement a pris une forme nouvelle – souvent en station assise devant un écran – des irréductibles continuent à l'ancienne à déverser un trop-plein rédemptoire. Erase your Misery est un album cinglant d'Hardcore séminal. Moderne dans son approche ; les riffs et les arrangements très soignés, violent dans sa forme et libérateur dans le fond. Pallass ne fait pas dans la demi-mesure et par leur approche assez sombre et métallique, ils se rapprochent des vétérans belges de Length of time ou Congress.
Ainsi va leur vie, sur la route en fin de semaine à jouer dans les caves chaleureuses des pays de l'est pour finir dans les célèbres Hardcore Matinee de Flandres – en prenant le temps de s'asseoir et causer dans le micro d'une radio locale du plat pays.

À la septième écoute de l'album, on se dit que l'on tient un vrai classique du genre. Manque juste quelques sings-along.  

Eric D-Toorop

le 04/08/2014