Passiv Dödshjälp - Fasader

Chronique CD album

chronique Passiv Dödshjälp - Fasader

A peine six ans d'existence au compteur à affoler les potars et Passiv Dödshjälp est déjà devenu un poids lourd de la scène D-Beat scandinave.

 

Fasader sort en 2011 et constitue le deuxième effort longue durée des suédois hyper actifs.

Les bases du style du combo se posent ici de façon la plus brutale possible.

Désormais Passiv Dödshjälp sera reconnaissable entre tous pour leur propension à ne rien lâcher, à toujours poutrer sans pitié.

Ainsi ce qui me fait dresser l'oreille à coup sur avec ce groupe est le son de gratte. Un énorme raz de marée de graviers incandescents balancé en pleine trombine.

Des intros jusqu'aux derniers accords de chaque morceau, Jimmy et Andreas maltraitent leurs manches respectifs, le pied sur la pédale disto comme les plus irrécupérables mélomanes que notre Terre a porté depuis belle lurette.

Évidemment certaines ouvertures, telle celle de "Död Integritet", vont me faire mentir pendant un poil plus d'un minute, pour le morceau cité, en posant son ambiance. Mais l'orage gronde toujours à l'horizon et n'attend que de déferler sur vos oreilles ravies de trouver aussi peu de concession à la mélodie. "Eskapisten" qui suit juste après me donne raison sur toute la ligne : un morceau dantesque nourri d'une fureur absolue qui n'atteint même pas les deux minutes.

 

Le second atout du combo est constitué par son chant, totalement barbare.

Magnus (le puissant en latin, ça ne s'invente pas) se fout apparemment totalement de ce que peut être une voix de tête, le gazier préfère en balancer des coups... de tête.

Et quand Jimmy le soutient de ses chœurs, c'est Attila et sa clique de frappés à cheval qui déboulent. On prie alors pour que notre gazon repousse, ou à la rigueur celui de sa copine et pour que nos tympans cicatrisent.

Peine perdue avec Passiv Dödshjälp, les séquelles physiques et psychologiques sont durables, marquant directement le cerveau reptilien et réarrangeant nos neurones de façon la plus méchante possible.

Toute votre famille vous prend alors pour un taré, simplement parce que vous avez lâcher un ptit refrain hurlé dans un yaourt nordique. Pourtant, si on abandonne les produits laitiers une seconde, on découvre que "Fasader" signifie "façade" et parle de la façon dont beaucoup de personnes se cachent sous les apparences juste pour faire illusion en société. "Klonsamhälle" veut dire "société de clones" et est aussi un morceau sur la conformité. "En Stjärna Är Född", traduisible par "une étoile est née", traite des artistes vendant leur âme en devenant de simples produits. "Död Integritet" vilipende les réseaux sociaux alors que "Eskapisten" (l'évasion) pointe du doigt les lâches et les menteurs incapables de prendre leur responsabilités... Passiv Dödshjälp met donc un point d'honneur à soigner le fond comme la forme.

 

Une bouteille en verre est partiellement remplie de liquide inflammable, habituellement essence ou alcool (généralement méthanol ou éthanol). L'embout de la bouteille est bouché par le haut avec un bouchon hermétique (essentiellement liège ou caoutchouc). Un morceau de tissu est solidement fixé autour du haut de la bouteille; juste avant l'emploi, le chiffon est imbibé de liquide inflammable, et allumé. Lancée sur la cible, la bouteille se brise sur l'impact, répandant sur la cible son contenu inflammable, qui est alors mis à feu par le chiffon en flamme.


Voilà à quel genre de bricolage fait invariablement penser Fasader. Pas un truc qu'on a appris en regardant Croque Vacances à moins qu' Isidore ne soit désormais membre de l'Organisation des moudjahiddines du peuple iranien (respect à Maryam Radjavi) et Clémentine, styliste pour l'EZLN.

photo de Crom-Cruach
le 07/03/2014

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